Comment les collectivités locales se sont laissé empoisonner par des produits toxiques
Avec la crise, les collectivités locales ont découvert qu'elles aussi avaient des produits toxiques qui pouvaient menacer leurs finances. Emprunts indexés sur l'inflation, le franc suisse, le yen ou des paniers de devises, l'imagination des banquiers a été débordante. Aujourd'hui, ces prêts font peser une lourde menace sur leurs finances.
C'estC'est Claude Bartolone qui a lancé l'expression pour les collectivités locales. A peine élu à la présidence du conseil général de la Seine-Saint-Denis, il a demandé un audit des finances de son département. Et là, surprise. «Sur 810 millions de crédits, 98% sont sous forme de produits structurés, à taux variables indexés sur des devises», explique-t-il. «Des vrais produits toxiques», assure-t-il. Selon les indications qui lui ont été fournies, les charges peuvent varier entre 21 et 25 millions en 2009, entre 22 et 35 millions en 2010, entre 21 et 39 millions en 2011. «Cela enlève toute visibilité, toute souplesse de gestion, s'indigne-t-il. Furieux, il a saisi la justice pour faire la lumière sur la responsabilité des banques, qui, selon lui, ont «failli à leur devoir de conseil et d'informations».