Manifestement, le dossier de la vente de l'hippodrome de Compiègne est bien dangereux pour Eric Woerth. Saisie par le procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) doit se prononcer le 13 janvier sur le cas de l'ancien ministre du budget, soupçonné de favoritisme et de prise illégale d'intérêt dans ce dossier. Anticipant cette confrontation, Eric Woerth a présenté sa défense dans les colonnes du Figaro. En résumé, il n'est responsable de rien. C'est Matignon qui au final a arbitré un dossier auquel il n'a consacré que «six à sept minutes».
Cette défense ressemble étrangement à celle avancée par l'ancien ministre aux débuts de l'affaire Bettencourt. A l'époque, Eric Woerth affirmait à peine connaître Patrice de Maistre et n'avoir aucun lien avec le dossier Bettencourt, bien que sa femme Florence Woerth travaillât pour Clymène, la structure de gestion de fortune de Liliane Bettencourt. Au fil de l'enquête, la ligne de défense d'Eric Woerth est tombée en lambeaux. Il est apparu qu'il connaissait bien Patrice de Maistre, membre du Premier cercle, au point de signer sa demande de Légion d'honneur, qu'il l'avait reçu plusieurs fois à Bercy pour discuter de dossiers fiscaux, qu'il avait eu un rendez-vous avec lui un 19 janvier dans un café, au lendemain de la remise d'argent liquide à Patrice de Maistre par Claire Thibout, la comptable de Liliane Bettencourt. Eric Woerth s'est retrouvé acculé par ses omissions et ses contradictions.
Les mêmes méthodes risquent d'aboutir aux mêmes résultats. Car, comme dans l'affaire Bettencourt, l'ancien ministre a une lecture toute personnelle du dossier de la vente de l'hippodrome de Compiègne. Des faits sont oubliés, d'autres passés sous silence, les textes de loi sont réinterprétés. Petit démontage de la défense d'Eric Woerth.
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Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.