L'euro est en question. Après la Grèce, le Portugal et l'Italie se retrouvent pris dans la tourmente des marchés. Alors que le plan de sauvetage de la Grèce, proposé par l'Union européenne et le FMI, n'a pas convaincu, l'Europe a-t-elle encore les moyens d'arrêter cette spéculation? «Cette crise ne se serait pas développée avec cette force, cette intensité, cette brutalité, si les pays européens avaient réagi en temps opportun. Il y a environ deux mois, il y avait les premiers signes de la spéculation et de défiance des marchés à l'égard de la Grèce. Si plutôt que d'affirmer politiquement une solidarité, elle avait été organisée financièrement, d'une part la spéculation aurait été cassée nette, d'autre part le plan d'austérité qui a été imposé aux Grecs aurait été moins sévère», soutient François Hollande.
La responsabilité des Européens dans cette situation est pour lui réelle, notamment celle de l'Allemagne. «Il faut être sévère sur Angela Merkel qui, parce qu'elle avait des élections régionales, a fait preuve de subtilités tacticiennes qui se sont révélées extrêmement défavorables aux Grecs et à l'ensemble de la zone euro», indique-t-il.
François Hollande: mes leçons de la crise grecque
Dans un entretien à Mediapart, François Hollande critique les réponses faites à la crise financière qui menace l'euro. Il répond aussi sur ce que pourrait être un programme de gauche.
Edwy Plenel, Laurent Mauduit, Martine Orange et Vincent Truffy
7 mai 2010 à 13h18