« Cinéma du réel » : treize films à voir sur Mediapart

En association avec le festival documentaire Cinéma du réel, dont la 44e édition se tient du 11 au 20 mars à Paris, Mediapart vous propose de voir en intégralité treize films de la sélection « Première fenêtre » consacrée aux premières œuvres de jeunes auteurs. Et de désigner votre œuvre préférée.

Cinéma du réel et Mediapart

11 mars 2022 à 09h59

Cet article est en accès libre.

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Lancée en 2019, la section « Première fenêtre » du festival international du film documentaire Cinéma du réel est consacrée aux tout premiers gestes documentaires et rassemble chaque année une sélection d’une quinzaine de films courts, à la durée variable, réalisés par de jeunes créateurs, en apprentissage ou non, étudiants en école d’art, en section cinéma à l’université, dans des ateliers de réalisation divers, ou même fabriqués hors de toute structure.

Projetés au Centre Pompidou, à Paris, du 12 au 17 mars, ces films sont à voir en ligne sur Mediapart jusqu’au 31 mars. C’est le film de Louis Barthélémy Rousseau, Début d’hiver, qui raconte la nuit de deux graffeurs anti-loi sécurité globale en janvier 2020, qui a reçu le prix du public Première fenêtre. 1699 lecteurs et lectrices de Mediapart ont participé au vote.

Les films ne sont plus disponibles.

¡ Baila Maria !

Emma Tholot (2020, France, 21 minutes)

Maria a huit ans et elle grandit à Ibiza, un territoire insulaire, ambigu et dit sacré. Elle prépare un ballet pour sa famille, qui se tiendra un lendemain de pleine lune. Il y avait quarante ans qu’aucun enfant n’était né à S’Estanyol, parcelle de terre paysanne située à côté du village Jesùs, au sud-est de l’île.

Adieu Athènes

Violette Bellet (2021, France, 15 minutes)

Sur mon balcon, deux pigeons grandissent tandis que mon histoire d’amour périclite. Je quitte Athènes et rencontre d’autres personnes dans leur relation aux oiseaux et à l’amour.

Au-delà du désert flou, plus aucune sauvegarde n’est possible

Elisa Sanchez (2021, France, 43 minutes)

J’en ai assez de jouer au cow-boy. Mais en trichant, il est possible de se glisser au-delà des montagnes infranchissables et des rivières sans fond. Là où aucun cow-boy n’est jamais allé se trouve un vaste désert, empli de formes étranges et de phénomènes inexplicables. Dans cet endroit, la mort est définitive, mais il est possible de réécrire l’histoire pour en changer l’issue fatale.

Brumaire 231

Baptiste Verrey (2022, France, 14 minutes)

Voici une utopie, an 231. Davantage un indice qu’un lieu ou un film que vous regarderez. Dites, vous ne doutez pas d’un monde n’est-ce pas ? Vous voyez que les utopies classiques ne sont jamais semblables à nos lieux : des drapeaux sans mât. Voici un quelque chose, une météorologie du futur, pour observer à loisir les atmosphères du dehors et tout ce qui est déjà là (texte librement inspiré de l’épilogue d’Utopia, de Bernadette Mayer, 1984).

Début d’hiver

Louis Barthélémy Rousseau (2022, France, 29 minutes)

Paris, début d’hiver 2020. Pendant que certains sont privés de sorties, d’autres sont enfermés dehors. Deux tagueurs peignent une fresque contre la loi de sécurité globale dans un tunnel routier. Ils sont abordés par un habitant du lieu où réside une communauté souterraine.

Et il n’a plus rien dit

Julia Menna Barreto (2021, Brésil / France, 18 minutes)

Raconter l’histoire de la mort de mon père est une tentative de remplir un espace plein de lacunes, percevoir une présence de vie dans des choses inanimées, donner un corps à un schéma désincarné, peupler un lieu irremplaçable, dire l’indicible.

Je n’ai pas le temps

Baptiste Chapeau (2021, France, 7 minutes)

De Lyon à Angoulême, d’Angoulême à Paris, j’ai filmé mon année 2020. Une seconde par jour.

La night au Frioul

Collectif (2021, France, 32 minutes)

Un groupe d’amies décide de passer une journée sur l’île du Frioul, en face de Marseille. Elles plongent, elles discutent, courent, chantent, elles dansent. Elles s’endorment autour d’un feu… Une ombre, des bruits. Elles s’abritent dans un bateau, elles se racontent des histoires qui se répètent. Elles parlent, du bled, des adultes, des djinns… et y rencontrent une femme étrange…

La route des Jeunes

Saro Vallejo, Juan Manuel Vegas et Justine Knuchel (2021, Suisse, 16 minutes)

Sous le viaduc qui donne du relief à la route des Jeunes à Genève, un épicentre des divertissements cohabite avec la poussière qui s’accumule sur des véhicules abandonnés. En fonction des jours et des heures, on y trouve des skaters, des joueurs de hockey, des futurs motards qui slaloment ou encore des jeunes qui profitent de leurs voitures. La jeunesse fait partie de l’histoire de cette route dès sa construction en 1942 jusqu’à aujourd’hui.

Le sifflement

Zhang Zhou (2020, France, 8 minutes)

Où est le devant ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? García Márquez a déclaré : « Le monde est trop nouveau, il y a beaucoup de choses qui n’ont pas de nom et doivent être signalées. » C’est mon premier travail depuis mon arrivée en France, j’étais un moment perdu dans ce tout nouveau pays, j’avais besoin d’apprendre une nouvelle langue, un nouveau mode de vie, tout nouveau. J’ai perdu une partie de ma capacité linguistique, et je suis confus face à l’avant, je pointe là, ma bouche est mal articulée. Je fais un son (sifflement) comme un bébé pour décrire le monde. « Là-bas ! Là-bas ! Là-bas ! » Peut-être avec un peu d’autodérision. Il s’agit d’un travail de performance sur la caméra et le corps, et ma réponse directe à la ville.

To wander so many miles in vain

Sacha Rey (2021, France, 20 minutes)

Une « balade filmique » au cœur de Rio de Janeiro dans laquelle Angelica De Paula nous fait part de son quotidien durant le premier confinement. Son récit et ses chansons évoquent les rapports de force et de domination qui se matérialisent sur les corps. C’est sous cette forme qu’iel nomme une « danse documentaire » que Sacha Rey choisit de répondre au mutisme d’une société « nécro-libérale » qui produit et invisibilise « des corps sacrifiables », selon les termes de la politologue et militante féministe française Françoise Vergès.

Valse au feu

Louise Talarico (2022n France / Belgique, 15 minutes)

Le jour du solstice d’été, avant la moisson, des villageois se rassemblent pour jeter leurs rebus. À minuit, le tas est brûlé. Trois femmes racontent ce qu’elles auraient aimé faire disparaître dans le feu.

Very, very, tremendously

Guangli Liu (2022, France / Chine, 12 minutes)

Prenant pour fil conducteur la monnaie virtuelle et les déchets numériques, Very, very, tremendously tente d’explorer la manière dont les actes de production et de consommation du monde virtuel interagissent systématiquement avec la réalité, tout en reflétant comment les « deux réalités » coexistent dans un conflit géopolitique.

Cinéma du réel et Mediapart

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