En 2008, Abdallah Nouioua travaillait comme agent de sécurité à Antibes, dans l’un des plus gros Castorama de France. Avec le titre méritoire de « chef de poste ». Aujourd’hui sans emploi, il vit du RSA, « malheureusement en assisté de la société », à 42 ans. Pourquoi cette dégringolade ? En 2008, le directeur de son magasin s’est débarrassé de lui après avoir récupéré, par l’intermédiaire d’un flic véreux, des informations confidentielles sur ses antécédents judiciaires, extraites du fichier policier Stic (gigantesque base de données qui recense non seulement les condamnations, mais aussi les 6,5 millions de personnes mises en cause un jour dans un dossier, les témoins, voire les simples victimes).
Notre dossier: espionnage en série chez Ikea Enquête
Après l'affaire Ikea, un directeur de Castorama sur la sellette
Alors qu'une information judiciaire a récemment été ouverte dans l'affaire d'espionnage chez Ikea, des syndicats de Castorama montent à leur tour au créneau. Le directeur du magasin d'Antibes, condamné à de la prison avec sursis pour avoir fouillé dans les antécédents judiciaires de plusieurs agents de sécurité, n'a pas été sanctionné par sa hiérarchie. Pour les syndicats, Casto « cautionne » de graves atteintes à la vie privée.
Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg
12 juin 2012 à 19h24