Le travail, oublié de la campagne présidentielle

À écouter les candidats à la présidentielle, ils sont tous, de gauche à droite, « les candidats du travail », « du monde du travail », « des travailleurs ». Et pourtant, aucun d’entre eux ne nous parle du travail dans son programme ou dans ce qui va y ressembler ! Aux oubliettes, la réalité du travail, les conditions aliénantes et déshumanisantes dans lesquelles il peut s’exercer, ses effets sur la santé, etc. Le débat politique se concentre uniquement sur l'aspect comptable du travail, le chômage, l’emploi, la flexibilité, la durée du travail, jamais sur l'aspect de l’organisation du travail, la souffrance qu’il génère, les risques psychosociaux. Même Benoît Hamon, le candidat victorieux de la primaire socialiste, qui avait milité en vain pour la reconnaissance du burn-out à l’Assemblée nationale, est silencieux sur le sujet. Certes, il est l’un de ceux qui, à première vue, ont remis la question du travail au centre, avec le débat sur le revenu minimum universel, mais là encore, ce n’est pas parler du travail mais de la question de la substitution au salaire.