Nationalisations: le débat à reculons des socialistes
Alors que la crise pourrait inviter la gauche à des audaces dans le domaine des nationalisations, elle semble pétrifiée par ce débat. Si Arnaud Montebourg veut mettre les banques sous tutelle et que le Front de gauche plaide aussi pour des solutions ambitieuses, Martine Aubry et François Hollande se montrent excessivement prudents, laissant leurs entourages se livrer à de consternantes mais révélatrices controverses.
S'ilS'il y a un dossier qui éclaire l'embarras de la gauche face à la crise économique actuelle, en même temps que les lignes de fractures qui la traversent, c'est assurément celui des nationalisations, et, au-delà, du contrôle public. Car si la tourmente dans laquelle les banques sont prises, et notamment les banques françaises, a fait resurgir ce débat, la gauche ne s'y aventure qu'avec d'infinies précautions. Presque à reculons. Et en tout cas en ordre dispersé. Peu de propositions spectaculaires ou audacieuses : tandis que la crise avance à vive allure, la gauche traîne des pieds. Entre partisans de Martine Aubry et partisans de François Hollande, les fusils à tirer dans les coins sont même sortis.