Toute la journée de lundi, les gauches ont soufflé le chaud et le froid. La tentative de rassemblement unitaire proposée par La France insoumise a été partiellement infructueuse. Les tensions sur l’opportunité de destituer le président de la République ou de gouverner en cohabitation ont à nouveau pris le dessus.
La vice-présidente de l’Assemblée nationale explique pourquoi La France insoumise a choisi de répondre à la crise politique par la tentative de destitution d’Emmanuel Macron. L’échec de la proposition de réunion des anciennes forces du Nouveau Front populaire n’est, selon elle, pas définitif.
Pendant que Raphaël Glucksmann faisait sa rentrée à La Réole en réitérant son rejet de toute alliance avec La France insoumise, un collectif citoyen manifestait dans une commune voisine contre le Rassemblement national. Face à l’extrême droite qui convoite cette circonscription rurale gagnée par LFI en 2024, la demande d’unité à gauche n’a pas disparu.
Dans un essai teinté d’inquiétude, le sociologue alerte sur l’extension du domaine du mépris en politique. Si la composition du nouveau gouvernement confirme l’attitude méprisante de l’exécutif, la gauche serait sage de stopper cette « chaîne d’émotions » tout en répondant aux colères légitimes, estime-t-il.
À La Réole, pour la rentrée de Place publique, Raphaël Glucksmann a reconnu « une rupture sur la forme » de la part de Sébastien Lecornu après son renoncement à l’usage du 49-3. Sur le fond, contre l’évidence du mur, il attend encore « des précisions » : «On ne peut pas aller à la censure en chantant », justifie-t-il.
Malgré les intimidations de Bruno Retailleau, plusieurs communes françaises ont déployé un drapeau sur leur fronton en hommage à la reconnaissance de la Palestine. Les élus de gauche dénoncent « une instrumentalisation de l’État » par le ministre de l’intérieur démissionnaire.
Alors qu’une primaire est prévue le 21 septembre pour choisir celle ou celui qui tentera de remplacer le maire sortant, Éric Piolle, les désistements s’enchaînent. L’édile est accusé par son adjointe, aujourd’hui candidate à sa succession, d’avoir manœuvré en coulisses pour la débrancher.
Le camp présidentiel compte en partie sur la peur d’une dissolution pour s’assurer la non-censure des socialistes. Ces derniers démentent la craindre. Elle pourrait pourtant s’avérer périlleuse pour un parti à peine convalescent, s’il devait faire face à des candidatures insoumises.
Lundi 15 septembre, Mathieu Dejean, a analysé les enjeux de la rentrée politique à gauche, dans un contexte de fortes mobilisations sociales, sur la chaine Twitch de Mediapart.
Alors que les forces de gauche sont revenues au point de départ de leurs divisions, malgré une extrême droite toujours puissante, la jeunesse, venue en masse à la Fête de l’Humanité, dit sa colère et sa détermination à résister depuis la base.
Alors que d’anciens socialistes membres du gouvernement Bayrou s’interrogent sur leur avenir en l’absence de concessions à la gauche, le PS et Place publique se demandent comment contraindre le pouvoir à un tournant, et éviter une inquiétante dissolution. Des débats qui se sont invités à la Fête de l’Humanité ce week-end.
La candidature d’Olivier Faure à Matignon a au moins permis aux socialistes de retrouver en quelques jours leur unité ainsi qu’une identité politique et stratégique. Mais si le PS revient provisoirement au centre du jeu, c’est aussi au prix de son isolement à gauche.
Quatre militants insoumis ont été violemment agressés par deux hommes cagoulés, identifiés comme appartenant à la mouvance d’extrême droite. L’une des victimes est le compagnon du député LFI Pierre-Yves Cadalen. La gauche locale dénonce un sentiment d’impunité face à ces groupuscules en recrudescence.
La députée insoumise Sophia Chikirou s’est à nouveau distinguée par des prises de position prochinoises. La fascination pour le régime de Pékin se paie par l’oubli des peuples et une complaisance avec des puissances qui ne sont nullement une alternative à l’ordre inégalitaire du monde.
La première secrétaire déléguée du Parti socialiste réaffirme que la gauche et Les Écologistes veulent gouverner. En cas de refus d’Emmanuel Macron, tout gouvernement de continuité s’exposerait à « un risque de censure », prévient-elle.
Le professeur de science politique Laurent Jeanpierre analyse la mobilisation du 10 septembre. Malgré des analogies possibles avec les « gilets jaunes », il estime que sa composition politique hybride, du fait de l’implication prématurée de sympathisants de gauche, ne joue pas à son avantage.