Le chef de l’État comptait profiter des divisions au sein du PS pour le rallier à son projet de « grande coalition ». Mais malgré des dissensions internes, le parti d’Olivier Faure se retrouve encore sur l’opposition au macronisme.
Trois des quatre composantes du Nouveau Front populaire tenaient leurs universités d’été ce week-end. Si des différences de forme et de fond se sont exprimées, la bataille pour Matignon et l’épée de Damoclès de l’extrême droite incitent à maintenir une stratégie commune.
À Montpellier, les communistes ont débattu de l’articulation entre les luttes antiracistes et celle contre l’extrême droite. Un travail est relancé pour dépasser des polarités vivaces. Les Écologistes aussi cherchent à mieux intégrer ces combats à leur logiciel.
Alors que Jean-Luc Mélenchon a ouvert la porte à un soutien sans participation de La France insoumise à un gouvernement Lucie Castets, celle-ci a été chaleureusement accueillie aux Amfis d’été du mouvement. Elle a sommé Emmanuel Macron de prendre une décision sans plus de consultations.
Samedi Jean-Luc Mélenchon a interpellé les macronistes et la droite en leur demandant s’ils étaient prêts à ne pas voter la censure d’un gouvernement Castets sans député Insoumis. La base militante de La France insoumise est plus soudée que jamais derrière la stratégie de sa direction.
Alors qu’ils n’ont conservé que cinq députés début juin, les Écologistes ont profité de leurs journées d’été à Tours pour dresser un bilan des élections européennes et affiner leur stratégie face à la montée de l’extrême droite en Europe.
Les dirigeants du Nouveau Front populaire pensent avoir marqué un point, vendredi 23 août, en faisant reconnaître sa défaite à Emmanuel Macron, mais restent loin de crier victoire. Le chef de l’État, pas décidé à nommer Lucie Castets, poursuit ses consultations.
Au cours de leurs journées d’été, les Écologistes se sont intéressés à leur place dans les quartiers populaires. Où le parti peine toujours à convaincre, et à en faire émerger des personnalités.
Réunis pour leur université d’été, les Écologistes croient en la force collective du Nouveau Front populaire, malgré des désaccords, principalement avec La France insoumise. Certains militants fustigent également la stratégie du parti aux élections européennes.
Les cadres du NFP se rendront unis à l’Élysée, malgré les voix dissonantes que font entendre les courants minoritaires du Parti socialiste, opposés à l’alliance avec La France insoumise et qui voient d’un bon œil les hypothèses Bernard Cazeneuve et Karim Bouamrane poussées par les macronistes.
À la veille d’une rencontre entre le Nouveau Front populaire et Emmanuel Macron, la députée de La France insoumise, vice-présidente de l’Assemblée nationale, fustige un statu quo qui a trop duré et alerte sur les conséquences d’un « déni de démocratie ».
Dans une tribune, les cadres de La France insoumise menacent de demander la destitution d’Emmanuel Macron s’il ne nomme pas Lucie Castets à Matignon. La procédure a peu de chance d’aboutir, et l’initiative divise au sein du Nouveau Front populaire.
Le président continue de faire comme si son camp n’avait pas été battu lors des élections législatives et refuse toujours de nommer Lucie Castets à Matignon. Alors que les macronistes tentent de rester au centre du jeu, les forces du NFP dénoncent un déni démocratique.
L’historien des mondes ouvriers analyse les enjeux à gauche pour renouer avec les classes populaires et empêcher l’implantation du RN. Il relève l’importance pour le Nouveau Front populaire de ne pas se contenter de consolider ses bastions, et de ne pas tout faire reposer sur la conquête de l’État.
Des élus du Nouveau Front populaire témoignent de l’ouverture de l’alliance aux mouvements sociaux et de son engagement pour les services publics. Leur arrivée pourrait être une des clés pour contrer l’ascension du RN, dont ils subissent déjà le racisme et le mépris de classe.
Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on convoque carrément l’opposition entre Guesde et Jaurès pour se convaincre de la possibilité de séduire le PS. L’argument, caricatural, ne fait pas le poids face à toutes les raisons, pour les socialistes, de ne pas jouer aux supplétifs du macronisme.