Le premier secrétaire sortant arrive au coude à coude avec ses opposants coalisés derrière Nicolas Mayer-Rossignol. Le sort d’Olivier Faure – et du rassemblement de la gauche et des écologistes – dépend désormais de Boris Vallaud et ses soutiens, qui en décideront le 5 juin.
Boris Vallaud en a fait sa bataille lors du congrès du Parti socialiste. Plus largement, Clémentine Autain, Lucie Castets et François Ruffin renouvellent aussi la critique de la société de marché. Une manière de conjurer les paniques morales qui saturent le débat public. Et d’avancer groupés ?
Concentrée sur la bataille politique contre l’extrême droite et lassée par les attaques à répétition, la base insoumise a accueilli le livre-enquête avec défiance. Certains militants, actuels ou anciens, y voient toutefois l’occasion d’ouvrir un véritable débat sur le fonctionnement du mouvement et sa quête d’hégémonie à gauche.
La parution du livre « La Meute » est un moment déterminant pour la gauche, qui suscite enfin des discussions stratégiques nécessaires et importantes, notamment sur les limites du leadership charismatique qu’incarne Jean-Luc Mélenchon.
En avril, la socialiste Hélène Geoffroy a censuré la tribune d’un opposant qui critiquait son manque de réaction face aux alertes concernant son ancien adjoint, Morad Aggoun, condamné depuis pour viol. Un dossier que l’élue n’est toujours pas parvenue à faire oublier.
Sur fond de conflit à Gaza et de profonde désunion entre les partis de gauche, l’unité des cortèges contre la réforme des retraites est bien loin quand approchent les manifestations antiracistes. À la veille de la manifestation contre l’islamophobie, l’ambiance délétère inquiète le mouvement social.
Deux journalistes politiques, Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, publient « La Meute », un livre accablant à propos du fonctionnement et des pratiques internes du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Les cadres serrent les rangs.
Boris Vallaud, qui espérait un congrès de la réconciliation, a échoué à fédérer les courants du Parti socialiste. Il a toutefois maintenu sa candidature face au « match retour » entre les partisans et les opposants à Olivier Faure, deux ans après leur violent affrontement.
Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon se revendique du communalisme en vue des municipales de 2026. Un concept rattaché à l’histoire de la Commune de 1871 et qui parle aux sensibilités radicales. Mais sa version insoumise est loin de correspondre à l’idée de ses principaux inspirateurs.
Sans surprise, la secrétaire nationale sortante a été réélue dès le premier tour du congrès des Écologistes avec 73 % des suffrages exprimés. Avec ses nouveaux statuts et sa cheffe connue, le parti dispose d’un exécutif fort et cohérent. Mais il lui manque encore un programme pour réellement imposer l’écologie dans le débat public.
Marine Tondelier, qui s’apprête à être réélue secrétaire nationale des Écologistes, dit vouloir réarmer la doctrine du parti dans les prochains mois. Ses adversaires internes s’inquiètent pourtant d’un congrès « vide de contenu », qui n’a rien tranché sur le fond.
En deux ans, la « fondation insoumise » a formé mille militants et s’est imposée comme une interface entre le monde universitaire et la sphère mélenchoniste. Un témoignage de la contre-offensive intellectuelle de la gauche critique face à la « crise d’hégémonie néolibérale ».
Cyrielle Chatelain, présidente du groupe à l’Assemblée, Léa Balage El Mariky, députée, et Mélanie Vogel, sénatrice, appellent la gauche et les écologistes à s’organiser pour désigner une candidature commune pour 2027. « Le moment nous oblige à accélérer les choses », disent-elles.
Plusieurs milliers de personnes se sont réunies à Paris en réponse au meeting du Rassemblement national. Partis de gauche (hors Parti socialiste), syndicats et associations ont dénoncé les attaques de Marine Le Pen contre la justice et les manœuvres visant à la faire passer pour une victime.
Après la condamnation de Marine Le Pen, qui pourrait produire une crise de leadership à l’extrême droite, des militants, chercheurs et responsables politiques veulent mettre à l’ordre du jour les modalités d’une candidature commune à gauche pour 2027. Mais le calendrier électoral et les divergences entre le PS et LFI gèlent encore ces initiatives.
Le politiste a échafaudé plusieurs scénarios permettant d’aboutir à un candidat commun de la gauche pour 2027. Dans un paysage morcelé, l’idée d’une primaire avec une forte implication citoyenne revient comme une hypothèse envisageable.