En meeting à Montreuil au lendemain du jugement rendu contre Marine Le Pen, le député picard a lancé une campagne nationale, « Notre France qui protège et qui partage », annonçant qu’il ne se cacherait pas « derrière son petit doigt » pour la présidentielle le moment venu.
Alors que le Parquet national financier vient de requérir sept ans d’emprisonnement contre l’ancien président de la République dans l’affaire des financements libyens, les réactions spontanées à gauche sont rares. Preuve d’une banalisation des « affaires » en politique ?
Si des partis de gauche radicale cherchent un chemin pour « stopper la marche à la guerre », les traditions antimilitaristes et pacifistes sont largement éclipsées par l’actualité internationale. En partie sidérées, parfois inaudibles, ces formations se recomposent à bas bruit.
L’ancienne eurodéputée porte le fer contre Marine Tondelier, actuelle secrétaire nationale, qu’elle affrontera au congrès du parti fin avril. Stratégie politique, liens avec les classes populaires et la société civile, relations avec la gauche : elle explique son « union pour l’écologie populaire ».
Après la publication d’une représentation antisémite de l’animateur, LFI rechigne à s’exprimer sur les responsabilités internes de cette campagne. La députée Sophia Chikirou, qui supervise la communication du mouvement, renvoie la patate chaude au coordinateur national, Manuel Bompard, qui ne répond pas.
Ces derniers mois, les divisions se creusent à gauche au niveau national, faisant craindre une dispersion des candidatures aux municipales de 2026. Or des convergences existent localement. Récit de ces dynamiques rassembleuses, indépendantes des directives parisiennes.
Alors que le parti de Raphaël Glucksmann tient son congrès à Paris ce week-end, les critiques autour de sa gouvernance se multiplient. Coupure de canaux de communication, « verrouillage » des statuts, départs en série… En interne, certains dénoncent des « coups de force ». « Fantasme », rétorque la direction.
Utilisé par Olivier Faure comme par les Insoumis pour s’afficher comme les remparts à une « réhollandisation » de la gauche, le récit de la reprise en main du PS par l’ex-président relève pour l’heure davantage du fantasme que de la réalité.
Les formations de gauche refusent d’ouvrir les discussions pour élaborer une doctrine commune face au grand chambardement du monde. Face aux implications sociales et écologiques de l’effort de guerre qui s’apprête à être demandé, elles y auraient pourtant intérêt.
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale envisage d’entrer en campagne pour devenir premier secrétaire du parti, actuellement dirigé par Olivier Faure, candidat à sa succession. Une nouvelle voie qui pourrait rebattre les cartes au sein du PS.
La maire de Lille a annoncé sa démission et le passage de relais à son premier adjoint. Au niveau national, l’ancienne ministre de Lionel Jospin restera celle qui a ancré le Parti socialiste à gauche et l’a conduit à son apogée politique, avant que le mandat de François Hollande ne le plonge dans la crise.
En lice pour sa réélection à la tête du parti, la secrétaire nationale des Écologistes est rattrapée par sa gestion de « l’affaire Bayou » et essuie une avalanche de critiques émanant des courants minoritaires qui l’accusent de vouloir « verrouiller » le parti en vue de 2027.
Censure ou non-censure ? Radicalité ou apaisement ? Le clivage à gauche se vit aussi au sein d’une même famille. C’est le cas dans celle de Jacky Sousa, secrétaire de la section PCF à Dunkerque, qui marche parfois sur des œufs avec ses parents, d’anciens socialistes dépités par les zigzags d’Olivier Faure.
La plainte déposée contre l’ex-secrétaire national écologiste a été classée sans suite pour « absence d’infractions ». L’intéressé dénonce la « lâcheté » de son ancien parti, qui a finalement émis des regrets sur cette affaire et dit vouloir engager « un débat en interne sur les enseignements à en tirer ».
Le port industriel, historiquement socialiste, bascule lentement mais sûrement dans l’escarcelle de l’extrême droite, qui vise plusieurs communes alentour aux municipales. La gauche militante résiste, mais un schisme stratégique grandit en son sein.
Olivier Faure estime que le débat sur l’identité nationale voulu par François Bayrou n’est « pas tabou ». Dans un contexte où l’extrême droite est autrement plus forte qu’en 2009, l’opportunité de s’engager sur ce terrain est mise en question dans ses propres rangs.