Le syndicalisme, à l’épreuve des travailleurs les plus fragilisés, a-t-il une chance ? Dans son livre C’est du propre !, Cristina Nizzoli raconte l’action syndicale auprès des travailleurs du nettoyage, tout « en bas de l’échelle », en Italie et en France.
DesDes luttes mémorables ont été menées l’an dernier à Paris dans le domaine du nettoyage, mettant en scène des travailleurs d’ordinaire quasi invisibles. Après plus d’un mois de grève, les “dames pipi” de Paris, mises à la porte sauvagement par leur employeur, ont finalement été réintégrées par la municipalité. Quant aux salariés d’OMS Synergie, contractants de Paris Habitat, ils ont fini par obtenir gain de cause après plus de quatre mois de grève. À chaque fois, le conflit est dur et la difficulté de l’exercice saute aux yeux : le secteur du nettoyage embauche surtout des femmes, souvent âgées, d’origine étrangère, et fonctionne très largement sur le modèle de la sous-traitance. L’action syndicale y est dispersée, agissant comme un ambulancier de la dernière heure, alors que le plus minimal droit du travail est régulièrement bafoué.
