« Il n’y a pas moins de monde que le 19 octobre », lance, bravache, le patron de la CGT à Paris. Philippe Martinez fait son boulot de meneur syndical à l’enthousiasme en titane, mais n’en est pas moins lucide sur la mobilisation du jour. À l’appel de la CGT, de Solidaires, de la FSU, de FO et de plusieurs organisations de jeunesse, près de 200 manifestations étaient prévues ce jeudi 16 novembre dans toute la France. Mais elles ont peu rassemblé : moins de 10 000 personnes à Paris selon les constatations de Mediapart, 8 000 selon la police. À peine mieux que lors de la précédente journée de mobilisation, le 19 octobre, où la police comptait 5 500 manifestants, et la CGT 25 000. Ils étaient autour de 8 000 à Lyon et environ 1 000 à Strasbourg, Grenoble ou Orléans. À Bordeaux, dans l'Ouest à Rennes et Nantes, les chiffres oscillent entre 1 500 et 4 000. Le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 80 000 manifestants pour toute la France. Un chiffre tout de même supérieur à la mobilisation du 19 octobre (moins de 38 000 personnes).
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Les manifestants font du surplace
Plus le nombre de manifestants s’amenuise, plus la situation apparaît crûment. Les syndicats, coincés entre les ordonnances et de futures réformes aux contours flous, paient au prix fort leurs stratégies divergentes.
Mathilde Goanec, Dan Israel et Faïza Zerouala
16 novembre 2017 à 19h16