À Marseille, des petites mains du deal racontent leur entrée dans le « métier »
Adolescents du quartier ou d’autres métropoles, travailleurs précaires ou sans-papiers exploités, tous ont déjà été approchés par les réseaux marseillais. Notre partenaire Marsactu poursuit sa série d’enquêtes consacrée à la mainmise des trafiquants de drogue.
Clara Martot Bacry (Marsactu)
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MarseilleMarseille (Bouches-du-Rhône).– « Chef des guetteurs ». Ce n’est pas un grade officiel dans la hiérarchie du trafic, mais c’est celui que Bassem* a choisi. « Quand on est intelligent, on peut se faire des sous », dit-il.Intelligent, posé, organisé, il l’est sans aucun doute. Sinon, on aurait mis quelqu’un d’autre à sa place. Bassem a 16 ans. Il a passé les cinq dernières années de sa vie à « charbonner », dans plus ou moins tous les coins de son 14e arrondissement natal. Son collègue, Tonio*, dont les joues rougissent dans le froid, est lui aussi « très jeune en âge ». Il ne veut pas préciser mais soutient qu’il est mineur. On n’en doutait pas.