Gilets jaunes: Christophe Castaner mène la purge à la préfecture et prêche la confrontation
Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d’État Laurent Nuñez accusent « la hiérarchie » de la préfecture de police de « graves dysfonctionnements » pour avoir ignoré leurs consignes de fermeté. Les deux ministres ont annoncé que les forces de l’ordre iraient désormais « au contact » des attroupements, c’est-à-dire « physiquement à la dispersion ».
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Qui peut encore croire Christophe Castaner et Laurent Nuñez ? Le ministre de l’intérieur et son secrétaire d’État se sont relayés mardi, jusque dans la soirée, sur les antennes de France Inter et de RMC puis devant la commission des lois du Sénat, pour certifier qu’ils n’étaient pour rien dans les « dysfonctionnements graves » qui ont affecté samedi la gestion du maintien de l’ordre face aux « gilets jaunes », sur les Champs-Élysées. Et encore mieux, que des responsables de la préfecture de police (PP) avaient appliqué leur propre doctrine d’intervention policière, sans qu’ils s'en aperçoivent, tout au long de cette journée d'affrontements.
Fin avril, un policier a tiré à dix reprises au fusil d’assaut sur une voiture, faisant deux morts et un blessé grave sur le Pont-Neuf, à Paris. Les premiers éléments de l’enquête, auxquels Mediapart et Libération ont eu accès, mettent à mal la thèse de la légitime défense : les balles mortelles ont atteint les victimes par le côté et l’arrière.
La précocité et l’intensité de la canicule actuelle démontrent à quel point l’heure n’est plus à la transition écologique mais à une écologie de rupture, sans transition. Alors qu’à l’ombre de cet événement sont tapies nombre d’injustices, il est temps de cibler les véritables fossoyeurs du climat.
Dans le cadre d’une nouvelle enquête pour « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêts », la justice a découvert des documents dérangeants pour le secrétaire général de l’Élysée. Non seulement il a été beaucoup plus impliqué qu’on ne l’imaginait dans tous les dossiers concernant de près ou de loin l’armateur MSC, mais des documents ont disparu à certains endroits – mais été retrouvés dans d’autres – afin d’effacer les traces de ses interventions.
En renvoyant uniquement vers une réponse judiciaire, l’exécutif commet une triple erreur après les révélations visant le ministre des solidarités. Il confond justice et éthique, se trompe sur le rôle de la presse et contredit l’esprit des lois qu’il fait voter.
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