Mediapart révèle le témoignage d'un des policiers sur la fusillade à la Kalachnikov du week-end dernier. En quelques mots, le gardien de la paix raconte la course poursuite, le braquage, les échanges de coups de feu. «Nous entendons un tir de rafale nous étant destiné. Nous nous jetons au sol, afin de protéger notre intégrité...» Ce récit laisse entendre qu'il s'agit d'un guet-apens à l’arme lourde et non d'un affrontement type « violences urbaines ». Mardi, à l'Assemblée nationale, le ton est également monté entre la ministre et des députés d'opposition.
C’estC’est un document à prendre pour ce qu’il est : brut. Il a les mérites de ses limites. Les mérites : une parole directe. Les limites : c’est la version policière, et uniquement celle-ci à propos des tirs à l’arme lourde survenus, dans la nuit de samedi à dimanche, à La Courneuve. En langage cinéma, on dirait : le champ. Manque donc l’autre angle : le hors-champ, le point de vue des tireurs, ou plutôt du tireur, celui qui tenait la Kalachnikov. Le procès-verbal, rédigé dans la foulée des faits, et que révèle Mediapart, ne s’en tient donc qu’à une vision. Mais c’est déjà beaucoup. Et c’est surtout réel.