De très nombreux patients de psychiatrie touchés par la rupture d’un médicament vital
Des malades courent les pharmacies pour se procurer un antipsychotique, la quétiapine. En cause, la sous-traitance de la majorité de la production à une seule usine, aujourd’hui défaillante. Les pouvoirs publics sont impuissants.
« J’ai« J’ai vécu l’enfer, mon dossier médical tient dans une armoire. J’ai coûté très cher à la Sécurité sociale, et on va me priver du médicament qui m’a sauvée ? » Claire, qui a souhaité garder l’anonymat, tente de résumer ainsi l’absurdité de sa situation. Diagnostiquée bipolaire dans les années 1990, elle a vécu sept ans en alternant les phases maniaques et dépressives. « Des périodes d’hyperactivité, où l’on peut cesser de dormir sans en souffrir », explique-t-elle, suivies de décompensations, « de profondes dépressions, où l’on peut ne plus être capable de bouger de son lit ». Les bipolaires peuvent alors « se jeter par la fenêtre sans s’en rendre compte », explique-t-elle. Elle s’est mise en danger par le passé, a été hospitalisée plusieurs fois.