Le Lyon-Turin : examen à l’Assemblée à partir du 10 juillet

AlorsAlors que le rapport de la commission Mobilité 21, qui doit être remis officiellement le 27 juin mais a déjà fuité dans l’Usine nouvelle, devrait proposer de reporter la construction de plusieurs lignes à grande vitesse après 2030, le dossier du Lyon-Turin avance, lui, dans la plus grande discrétion.
C’est le 10 juillet que la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale doit examiner le projet de loi approuvant l’accord entre la France et l’Italie pour la réalisation et l’exploitation de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin (à lire ici).
Concrètement, il s’agit de creuser un tunnel en deux tronçons entre Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, et Bruzolo, en Italie – 57 kilomètres – ainsi que des voies d’accès sur chaque territoire national. Cet ensemble a été évalué, pour la seule partie française, à plus de 7 milliards d’euros par le Commissariat général au développement durable en décembre 2011. La Cour des comptes estime le coût global du projet, partie italienne incluse, à 26,1 milliard d’euros, soit quasiment toute la capacité d’intervention de la future Banque publique d’investissement (BPI). Le tunnel pourrait entrer en service vers 2028 ou 2029.
Vieux de plus de vingt ans, véritable serpent de mer des relations franco-italiennes, le Lyon-Turin concentre les critiques des écologistes et d’opposants locaux, qui le trouvent démesuré, inutile, dispendieux et discrédité par les conflits d’intérêts (voir ici notre enquête sur ce méga projet ferroviaire). Présenté en conseil des ministres fin novembre, le projet de loi ne pourra pas être amendé par les parlementaires car il concerne un traité international ratifié par le chef de l’État. À ce stade, la représentation nationale pourra choisir de l’accepter ou de le rejeter.