Justice sociale: le manifeste de l'après-guerre aux oubliettes
Dans un entretien vidéo avecMediapart, Alain Supiot, professeur de droit et auteur de L'Esprit de Philadelphie(Seuil), explique pourquoi le souci de justice sociale qui était aucœur des préoccupations de l'après-guerre a, depuis, été oublié. Il invite la droite et la gauche à réfléchir à leursrenoncements, qui sont, selon lui, à la racine de la crise actuelle.
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C'estC'est un esprit libre, particulièrement économe de sa parole. Alors que quelques économistes parisiens, mi-scientistes mi-mondains, monopolisent souvent l'espace du débat public, lui, reste en retrait, modeste comme le sont souvent les belles intelligences. C'est l'une des raisons pour lesquelles Mediapart a fait le choix de rencontrer Alain Supiot, professeur de droit, directeur de l'Institut d'études avancées de Nantes et membre de l'Institut universitaire de France. Il vient d'écrire un livre L'Esprit de Philadelphie - La justice sociale face au marché total(Seuil, janvier 2010, 13€), qui retient l'attention. Conduisant une analyse à mi-chemin entre deux disciplines, celle de l'histoire et celle de la philosophie du droit, il apporte en effet un éclairage saisissant sur les causes les plus profondes des dysfonctionnements et de la crise de nos sociétés actuelles. Cela peut se résumer en une formule, que suggère le titre de l'ouvrage: nos sociétés ont rompu avec «l'esprit de Philadelphie».