Protection de l’enfance : une mission sacrifiée

Leurs décisions laissées en suspens, les juges des enfants sont gagnés par un sentiment d’impuissance

Des mineurs maltraités censés bénéficier d’éducateurs ou de placements ne voient rien venir avant des mois, voire des années. Alors que les Assises de la protection de l’enfance se tenaient les 27 et 28 juin à Lyon, des magistrats décrivent les conséquences de ces délais indignes.

Mathilde Mathieu

Quand la fratrie se présente devant le juge des enfants, le contraste saute aux yeux. Les deux aînés « arrivent avec des vêtements sales et troués, les ongles noirs, des cernes, la peau pâle ». Les deux cadets « sourient, semblent en pleine forme, ont même le teint hâlé ». Neuf mois auparavant, ce magistrat avait ordonné le placement des quatre enfants, battus par leur mère. Mais seuls les petits ont pu être confiés à une famille d’accueil, qui vient de les emmener en vacances. Faute de places en foyer, les deux grands sont restés coincés avec leur mère. Neuf mois...

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