Le 23 mars 2019, à Nice, Geneviève Legay manifeste pacifiquement avec les Gilets jaunes lorsqu'elle est renversée par une violente charge policière. Le commissaire en charge de l'opération, le procureur et même le président de la République vont alors multiplier les mensonges. Jusqu'à ce que les gendarmes présents sur les lieux rétablissent la réalité des faits.
Ce vendredi, un conseil de discipline a demandé l’exclusion temporaire de Ludovic F., un agent administratif du ministère de l’intérieur ayant contribué à révéler un conflit d’intérêts dans cette enquête pour violences policières. Il appartient désormais au ministre de trancher.
Dans « À l’air libre » mardi, le témoignage exclusif de Ludovic F., cet agent administratif sans lequel cette affaire de violences policières n’aurait jamais été révélée. Également au sommaire : l’Arabie saoudite et son « Rallye Dakar washing ».
Le commissaire Rabah Souchi, à la tête des opérations de maintien de l’ordre le 23 mars 2019, à Nice, a été mis en examen au mois de novembre pour complicité de violences volontaires, selon nos informations. L’IGPN lui reprochait d’avoir mené une charge « disproportionnée ».
La charge de police à l’origine des blessures de Geneviève Legay, le 23 mars 2019 à Nice, était disproportionnée, selon l’IGPN qui pointe la responsabilité du commissaire Rabah Souchi, à la tête des opérations. Un an et demi après les faits, Emmanuel Macron est donc démenti. Médaillé, en juin 2019, par le ministère de l’intérieur, Rabah Souchi est cependant toujours en poste.
L’ex-procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, s’est dit « rassuré qu’une enquête [soit] en cours sur les fuites vers la presse » dans l’affaire Legay dont il a eu la charge. Ce sont ces « fuites » qui ont permis de clarifier ses déclarations mensongères lorsqu’il niait toute responsabilité policière. Ce sont « ces fuites » qui ont révélé les conflits d’intérêts au cœur des investigations. Enfin, ce sont ces « fuites » qui ont conduit au dépaysement de l’affaire et à sa mutation.
La journaliste de Mediapart Pascale Pascariello, qui avait permis de démontrer les mensonges du président de la République dans une affaire de violences policières, a été entendue comme suspecte, mardi 26 mai, par l’IGPN. C’est la quatrième fois en moins de 18 mois que la justice essaye de s’en prendre aux sources de Mediapart à la suite d’enquêtes embarrassantes pour l’exécutif.
Jean-Michel Prêtre devrait être nommé avocat général près la cour d’appel de Lyon. Le ministère de la justice évite ainsi de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre d’un magistrat qui a commis des manquements dans l’affaire cette militante d’Attac blessée par la police le 23 mars.
Un nouvel élément discrédite l’enquête préliminaire menée par le parquet de Nice sur les violences policières à l’origine des blessures de la militante Geneviève Legay. Selon nos informations, le procureur de la République était présent au centre de supervision urbain, assistant à la charge de police qui a heurté violemment la septuagénaire.
La charge au cours de laquelle Geneviève Legay a été blessée était « disproportionnée ». Ce constat est celui de gendarmes dans un rapport du 25 mars qui ont refusé de participer aux opérations le 23 mars à Nice. Mediapart publie des extraits de ce document, preuve de violences policières.
Selon nos informations, la commissaire chargée de l’enquête préliminaire, compagne du policier responsable de la charge ayant causé les blessures de la militante d’Attac Geneviève Legay, participait elle-même aux opérations de maintien de l’ordre, le 23 mars. L’enquête soulève des interrogations, notamment sur le temps imparti pour rendre compte des images de vidéosurveillance, montrant un policier pousser la septuagénaire.
Dans l’affaire des blessures de Geneviève Legay, militante d’Attac, lors des manifestations du 23 mars, le procureur de la République de Nice a jugé légitime de confier l’enquête à la compagne du commissaire chargé, ce jour-là, des opérations policières. La Direction des services judiciaires a décidé de saisir, ce vendredi, le procureur général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence afin de convoquer le magistrat pour qu’il s’explique sur ces faits. Ce n’est pas la première fois que ce dernier assouplit à sa guise les règles de déontologie.
Le procureur de la République de Nice a confié l’enquête préliminaire sur l’origine des blessures de Geneviève Legay, la militante d’Attac blessée par une charge de policiers à Nice samedi 23 mars, à la compagne du commissaire chargé des opérations policières. Cette aberration est susceptible d’éclairer différentes incohérences de l’enquête.
Mediapart a pu s’entretenir avec Geneviève Legay. Elle s’exprime pour la première fois depuis les faits. Passé le traumatisme psychologique, elle entend continuer son combat pour défendre les droits et qualifie de « lamentables » les propos tenus par Emmanuel Macron, dont le comportement est loin d’être « un exemple de sagesse ».
Le procureur de Nice a fini par admettre, vendredi 29 mars, que la militante Geneviève Legay, gravement blessée en manifestation, a été heurtée par un policier. Une information judiciaire est ouverte. Le mensonge d’Emmanuel Macron est établi.
La militante Geneviève Legay a été gravement blessée samedi 23 mars à Nice. Le président de la République et le procureur ont depuis affirmé que les forces de l’ordre ne l’avaient pas touchée. Or, le jour même de la manifestation, un rapport policier, consulté par Mediapart, attestait du contraire. D’autres témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré.