Depuis les révélations de Mediapart sur les affaires Karachi et Bettencourt, c'est la panique. Entre pressions sur la justice, surveillances illégales et fadettes scrutées par la DCRI, l'Elysée utilise tous les moyens pour étouffer ces affaires qui impliquent Nicolas Sarkozy et sa garde rapprochée.
Mediapart savait avoir été victime d’un espionnage policier sur ordre de l’Elysée. Un livre d’enquête, L’Espion du président (Robert Laffont), apporte de nouvelles révélations sur l’ampleur de cette surveillance. Mediapart va saisir la justice de ces faits nouveaux.
La chambre criminelle de la Cour de cassation a tranché : les enregistrements effectués par le majordome de Liliane Bettencourt sont des preuves valables. Les différentes enquêtes dépaysées au tribunal de Bordeaux peuvent se poursuivre.
L'audition du ministre de l'intérieur par l'Assemblée nationale a tourné à l'interrogatoire sur l'espionnage des journalistes par les services d'Etat. En panne d'arguments, Claude Guéant s'est abrité derrière l'information judiciaire en cours.
Vendredi, lors du deuxième débat de notre soirée spéciale «Mediapart 2012», Pierre Joxe, avocat, ancien ministre de l’intérieur, et François Saint-Pierre, avocat, notamment du journal Le Monde, sont revenus sur l'affaire des fadettes et l'état des libertés publiques en France.
Elisabeth Guigou, ministre de la justice du gouvernement Jospin, s'insurge: la présidence de la République ne devrait pas poursuivre des médias. Et l'immunité présidentielle ne devrait pas être étendue aux collaborateurs du chef de l'Etat.
Une semaine après notre interpellation de Nicolas Sarkozy sur l'espionnage des journalistes (à relire ici), Mediapart attend toujours la plainte en justice de l'Elysée. Dans l'attente de cette contre-attaque judiciaire, sans précédent sous la Cinquième République, nos informations sur l'espionnage des journalistes de Mediapart sont confirmées en cascade par de nouvelles révélations.
Le livre L'Espion du Président, qui dénonce l'existence d'une véritable police politique dirigée par Bernard Squarcini, choque l'opposition au gouvernement. Mais le parlement se révèle impuissant, face à un exécutif incontrôlable.
Quelque 6000 écoutes administratives ont été menées en 2010 par les services de renseignement français. Et combien d'illégales ? A cette question, Hervé Pelletier, le président de l'autorité chargée de contrôler ces interceptions de sécurité, a répondu mardi devant la commission de lois de l'Assemblée:«J'espère qu'il n'y en a pas eu. On ne contrôle que ce qu'on nous a soumis.»