L’archipel des Caraïbes regarde de loin la réforme voulue par l’Élysée. La majorité de son personnel politique, acquise à Emmanuel Macron, ne réclame pas d’adaptation territoriale. Les projections sont pourtant inquiétantes.
Élus ultramarins et oppositions locales à la réforme des retraites dénoncent de futurs changements non pensés pour ces territoires, où les écarts de niveaux de vie avec les retraités de France métropolitaine sont déjà abyssaux.
Le non-lieu rendu dans l’affaire de ce pesticide qui a empoisonné les Antilles françaises pour plusieurs siècles accentue le sentiment d’impuissance généralisée face à un fléau accusé de provoquer des cancers de la prostate. La réponse des autorités semble bien insuffisante.
Seize ans après les premières plaintes et huit mois après la fin de l’enquête, un non-lieu a été prononcé lundi 2 janvier dans le scandale de l’empoisonnement des écosystèmes au chlordécone, un pesticide abondamment utilisé dans les bananeraies jusqu’en 1993 en Guadeloupe et en Martinique.
Seize ans après les premières plaintes et huit mois après la fin de l’enquête, le procureur de la République de Paris réclame un non-lieu dans le scandale de l’empoisonnement des écosystèmes au chlordécone, un pesticide abondamment utilisé en Guadeloupe et en Martinique.
Depuis deux ans, grâce au feu vert de l’Autorité de la concurrence, le secteur de la distribution opère une concentration sans précédent sur les îles de La Réunion et de Mayotte. Un rapport de l’Observatoire des prix (OPMR) réunionnais dénonce « la création d’un duopole » aux effets potentiellement dévastateurs.
Affublé de surnoms, mis en chanson, destinataire de cadeaux menaçants : le préfet de Martinique, Stanislas Cazelles, est un proche d’Emmanuel Macron. Il travaille avec un succès relatif à la réélection du président. Deuxième volet de notre série sur les enjeux électoraux ultra-marins de la présidentielle.
Le vote en faveur de l’extrême droite progresse de façon continue dans l’outre-mer français depuis 20 ans : le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen est le parti qui y a recueilli le plus de voix au premier tour en 2017. Voici pourquoi cela pourrait continuer.
Élie Domota, leader du collectif LKP, a été remis en liberté après avoir été interpellé et placé en garde à vue jeudi à la suite d’une manifestation contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale en Guadeloupe.
En campagne sur l’archipel, le candidat insoumis à la présidentielle a épousé les angoisses et les aspirations locales. Selon lui, les problèmes auxquels sont confrontés les Guadeloupéens aujourd’hui seront ceux de l’Hexagone demain.
Une partie de la jeune génération de l’île s’est exprimée de manière inédite, autonome, en érigeant des barrages, en ralliant l’intersyndicale ou en participant aux nuits d’émeutes. Intellectuels et membres de l’Éducation nationale rappellent l’état de « désespoir » qui les a gagnés.
L’intersyndicale à la tête de la grève générale lancée le 22 novembre en Martinique poursuit ses actions contre l’obligation vaccinale des professionnels du secteur médicosocial et contre la vie chère. Les blocages routiers ont cédé la place à des « négociations » avec l’État et les grands patrons notamment.
Lors d’une rencontre jeudi à Pointe-à-Pitre, les élus de l’île et les membres du collectif ont convenu de la nécessité d’une commission interministérielle pour négocier. Au ministère des outre-mer, on en reste à la position initiale : les revendications ne relèvent pas de l’État.
Le porte-parole du LKP (« Collectif contre l’exploitation ») est en première ligne de la mobilisation sociale qui agite l’île depuis deux semaines. Contrairement à ce qu’affirme l’exécutif, il estime que l’État est bien concerné par toutes les demandes du collectif.
Le barrage de La Boucan est l'une des places fortes de la contestation actuelle sur l’île. À Sainte-Rose, le barrage n’est pas tant tenu au nom de la lutte contre l’obligation vaccinale que pour des problèmes bien plus larges. Eau, chlordécone, vie chère, mépris de la métropole... autant de sujets que la visite express du ministre des outre-mer a exacerbés.
Alors qu’une crise sociale secoue l’île antillaise, le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, a lâché le mot : « autonomie ». Une question statutaire qui parcourt la population depuis des années et cristallise son identité, mais qui peine à aboutir.