Suite à la liquidation, jeudi, du groupe France-Antilles, Guadeloupéens, Martiniquais et Guyanais sont désormais privés d’un journal local imprimé. À La Réunion aussi des menaces existentielles planent sur les quotidiens.
Il y a une semaine, la capitale martiniquaise a connu une journée d’affrontements devant son tribunal, entre forces de l’ordre et manifestants anti-chlordécone qui pointent la responsabilité des grandes familles locales à l’origine de la pollution. Récit d’une journée de répression.
Dans les départements d’outre-mer, le climat social n’a pas généré de mobilisation importante contre la réforme des retraites. Les syndicats n’ont pu faire la jonction avec les difficultés des citoyens aux prises avec une « économie de survie » ou « de pénurie ».
Dans un rapport qui sera rendu public en début de semaine, la Chambre régionale des comptes dénonce le fonctionnement de la région et pointe une cascade d’irrégularités, ainsi que le nombre pléthorique des collaborateurs des trois derniers présidents de l’exécutif régional.
Une deuxième manifestation est organisée le 13 août dans la capitale économique guadeloupéenne pour dénoncer l’état de l’accès aux soins et les conditions de travail au sein de l'établissement. En plus d’une dégradation structurelle, l’hôpital souffre toujours des conséquences d’un grave incendie en novembre 2017 qui a obligé certains services à déménager dans des locaux vétustes et inadaptés.
La commission d’enquête parlementaire sur l’impact du pesticide aux Antilles démarre ses auditions. Après des mois de déni des autorités, l'Inserm admet que « la relation causale entre l’exposition au chlordécone et le risque de survenue du cancer de la prostate est vraisemblable ».
Pierre Odin vient de publier Pwofitasyon (La Découverte). Dans cet ouvrage, il revient sur le mouvement social historique qui s’est déployé en 2009 en Guadeloupe et en Martinique. Qu’est-ce qui l’a rendu possible à l’époque ? Quelles résonances trouve-t-on aujourd’hui dans la mobilisation des « gilets jaunes » ? Entretien vidéo.
Le tabou de l’extrême droite a bel et bien disparu dans l’Outre-mer français : le parti de Marine Le Pen arrive pour la première fois en tête d’un scrutin à La Réunion, à Mayotte, en Guadeloupe, en Guyane, en Nouvelle-Calédonie, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. L’abstention a dépassé les 70 %.
En un an, les plus hautes autorités de l’État ont réussi à créer le doute et la confusion sur les liens entre le cancer et le chlordécone, pesticide toxique utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique jusqu’en 1993. Cela menace les travaux en cours pour indemniser les personnes intoxiquées et réparer les torts infligés à un peuple et à ses terres.
Dans les territoires ultramarins, et à La Réunion en particulier, les citoyens impliqués sortent doublement frustrés du « grand débat » organisé par le gouvernement. L’exercice a ressemblé à s’y méprendre aux « Assises de l’Outre-mer », un monologue étatique et numérique qui n’a accouché de rien de concret.
Les terres, mais aussi les corps des Antillais, ont subi une contamination massive et durable par le chlordécone. Ce déni de justice environnementale a réveillé la douleur du passé colonial et esclavagiste de ces territoires. Entretien croisé avec le philosophe Malcom Ferdinand et l’historienne Audrey Célestine.
L’année 2018 a été catastrophique sur le littoral atlantique de l’île antillaise, à cause de l’invasion de sargasses, ces algues toxiques. Ce phénomène découle de la destruction des écosystèmes équatoriaux et du dérèglement climatique. La santé des riverains du littoral est toujours atteinte, l’environnement est lourdement frappé.
Sur l’île de La Réunion, le blocage et les émeutes constituent le symptôme éruptif d’un malaise profond : l’outre-mer français dans son ensemble fait face à des crises commerciales, écologiques et identitaires, auxquelles doit aussi se préparer l’Hexagone.
Au cœur de l’actualité, l’outre-mer est encore travaillée par un passé colonial parfois esclavagiste. Les Détricoteuses s’appliquent à y voir plus clair avec l’historienne Audrey Célestine.
Les Assises des Outre-mer ont été clôturées jeudi 28 juin, à Paris, par Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a pris position sur des sujets comme le droit du sol à Mayotte, à restreindre, la suppression de France Ô ou encore la « surrémunération » des fonctionnaires et rendu publiques quelques nouvelles mesures.
Des prix discriminants, jusqu’à cinq fois supérieurs à ceux pratiqués dans l’Hexagone, sont subis par les Ultramarins pour échanger des colis avec la métropole.