En un an, les plus hautes autorités de l’État ont réussi à créer le doute et la confusion sur les liens entre le cancer et le chlordécone, pesticide toxique utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique jusqu’en 1993. Cela menace les travaux en cours pour indemniser les personnes intoxiquées et réparer les torts infligés à un peuple et à ses terres.
La phrase a fait scandale et quelques semaines plus tard, l’Élysée ne s’en est toujours pas vraiment expliqué. Le 1er février, Emmanuel Macron tance des élu·e·s antillais·es réunies pour une séance du « grand débat ». Au sujet du chlordécone, ce pesticide épandu de 1972 à 1993 dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, il déclare : « Il ne faut pas dire que c’est cancérigène », « il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène, parce qu’à la fois on dit quelque chose qui n’est pas vrai et on alimente les peurs » (retrouver sa déclaration ici, à partir de 2 h et 41 min).