Lancé une première fois au printemps 2024, puis abandonné pour cause de dissolution, le débat sur la fin de vie a fait son retour à l’Assemblée nationale en mai 2025, avant de partir au Sénat. L’idée principale : autoriser dans certains cas une aide active à mourir. Retrouvez ici nos reportages, enquêtes et analyses.
Les propositions de loi sur les soins palliatifs et l’aide à mourir ont été adoptées par l’Assemblée mardi 27 mai. Elles vont donc poursuivre leur chemin au Sénat, dominé par Les Républicains, dont les représentants sont majoritairement hostiles au texte. Voici les grands enjeux du texte sur lequel ils devront se prononcer.
Pour la démocratie, pour la laïcité et pour la liberté nouvelle ainsi créée, il faut se féliciter de l’adoption par les députés, mardi 27 mai, d’un droit nouveau : l’aide à mourir. Mais il faut plus que jamais se battre pour sauver notre système de santé, afin que le néolibéralisme ne vienne jamais utiliser ce droit pour trier parmi nous.
Les députés ont terminé l’examen de la proposition de loi sur l’aide à mourir. Elle détermine notamment le rôle du médecin : quels seront ses échanges avec le patient ? Peut-il refuser la demande du patient ? S’il l’accepte, comment va-t-il s’entourer pour prendre une décision ?
Dans le débat sur la fin de vie, les députés ont pour l’instant privilégié le suicide assisté plutôt que l’euthanasie, qui supposerait un geste actif du médecin. Cela afin de ménager une profession qu’ils imaginent viscéralement opposée à cette légalisation. En réalité, les opinions y sont bien plus nuancées.
Sara Piazza est psychologue en soins palliatifs et coautrice d’un livre qui prend à partie la gauche, dont elle se réclame. À ses yeux, en soutenant l’aide à mourir, la gauche renonce à agir sur les inégalités des conditions de vie et d’accès aux soins qui créent du « mal mourir ».
Trois longues journées de débats ont été nécessaires aux députés pour déterminer les principaux critères d’accès à l’aide à mourir. Au cœur des échanges, la question de l’âge, la nécessité d’un pronostic vital engagé, le degré de souffrance ou encore l’expression d’une volonté libre et éclairée.
Près de la moitié des malades qui y ont droit ne parviennent pas à bénéficier de soins palliatifs. Pour y remédier, les députés veulent que ce droit soit opposable, que des moyens supplémentaires soient inscrits dans la loi et que de nouveaux établissements dédiés soient créés.
La commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté vendredi 2 mai la proposition de loi ouvrant la voie à la légalisation du suicide assisté pour les malades incurables. Le texte sera débattu en plénière à partir du 12 mai.
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C’est une nouvelle péripétie dans le long débat sur la légalisation de l’aide à mourir. François Bayrou veut scinder le projet de loi discuté au printemps 2024 : d’un côté les soins palliatifs, de l’autre l’aide à mourir. Avec la possibilité que le deuxième volet ne se concrétise pas.
Les députés ont fait évoluer le projet de loi proposé par le gouvernement sur des points cruciaux : en apportant des garanties sur un accès aux soins palliatifs et en modifiant les critères d’accès à l’aide à mourir.
Les députés ont adopté jeudi l’article de la loi sur la fin de vie instaurant l’aide à mourir dans le droit français. La controverse, intense à l’Assemblée, est aussi portée au sein de la société par des personnes vulnérables, qui craignent pour leur existence. Dans le monde, de nombreux pays ont d’ores et déjà légiféré.
C’est la première étape du long trajet du projet de loi ouvrant un droit à une aide à mourir : la commission spéciale de l’Assemblée nationale l’a adopté, après l’avoir amendé. Le principal changement touche aux conditions d’accès.
Avec des mois de retard, Emmanuel Macron annonce un projet de loi sur une aide à mourir, tout en laissant le Parlement trancher sur certains points. De leurs côtés, partisans et opposants du suicide assisté tentent de gagner la bataille de l’opinion.
Emmanuel Macron a exclu d’emblée les mineurs de la légalisation d’une aide active à mourir. Si elles sont heureusement très rares, les fins de vie des enfants posent aussi des questions. Des parents témoignent des dix jours d’agonie de leur bébé, Mathis, des suites d’un arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielles.
Les lois sur la fin de vie s’empilent depuis une vingtaine d’années. Mais de très nombreux rapports convergent : le droit à une fin de vie digne et apaisée n’est pas toujours respecté. Trois lecteurs de Mediapart témoignent des difficultés d’accès aux soins palliatifs et d’un dialogue parfois difficile avec le corps médical quand il est temps d’abréger des souffrances insupportables.
Fin septembre, l’exécutif doit finaliser son projet de loi sur la fin de vie. S’ouvrira ensuite un débat parlementaire de plusieurs mois. Le député MoDem Olivier Falorni et le sénateur écologiste Bernard Jomier, tous deux favorables à ce nouveau droit, ne sont pas d’accord sur ses modalités, cruciales. Explications.