Alors que le Conseil constitutionnel consacre le « principe de fraternité », retour sur nos reportages et enquêtes, aux côtés de celles et ceux qui ont bravé le « délit de solidarité » pour venir en aide aux migrants.
Devant le tribunal correctionnel de Gap, des militants scandent leur soutien aux prévenus.
Jeudi 31 mai, trois militants comparaissaient devant le tribunal pour avoir « facilité l’entrée » de migrants dans les Hautes-Alpes. Leur procès a été renvoyé : le Conseil constitutionnel doit d’abord se prononcer sur la compatibilité d’un tel délit (dit « de solidarité ») avec la Constitution et le principe de fraternité.
La militante d’Amnesty International de 73 ans a vu, mercredi à Nice, son procès reporté au 11 avril prochain, pour avoir « convoyé » deux mineurs étrangers « en situation irrégulière », mais qui ne le sont pourtant pas.
Dans la région de Calais ou celle de Vintimille, de nombreux Français aident les réfugiés. Aujourd'hui, rencontre vidéo avec Martine Landry, à Menton, qui s'indigne du sort fait aux enfants.
Bénévolement, ils ou elles sauvent en mer, hébergent, alphabétisent ou offrent une aide juridictionnelle aux migrants. Sur le plateau de notre émission mensuelle En direct de Mediapart, leurs témoignages, au côté de celui de Cédric Herrou, militant de la vallée de la Roya, ont mis au jour l'égoïsme des politiques.
Après avoir passé la frontière franco-italienne, il reste un obstacle de taille pour les jeunes migrants arrivant dans les Hautes-Alpes : faire reconnaître leur minorité. Seuls « 60 % » y parviendraient, selon le cabinet du préfet. Pour les autres, rejetés à la rue, des bénévoles ont créé un système parallèle de prise en charge.
Depuis le blocage de la vallée de la Roya, ils sont de plus en plus nombreux à emprunter la route des Alpes. Dans le Briançonnais, plus de 1 000 migrants ont été accueillis par des bénévoles depuis fin juillet 2017. Devant l’absence de réaction des pouvoirs publics, les habitants s’inquiètent des drames que risque de provoquer l’hiver. Et s'organisent, comme avant eux ceux de la vallée de la Roya, pour accueillir au mieux les arrivants, majoritairement africains.
Le Sénat a voté, mardi 26 juin, le projet de loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie ». La nouvelle version, réécrite par la commission des lois et portée par la majorité sénatoriale LR, durcit le texte du gouvernement sans en trahir l’état d’esprit : restreindre les droits des migrants. Retour sur une semaine de débats.
Le 22 avril, dernier jour de débat du projet de loi sur l’asile et l’immigration, les députés ont un peu amélioré le sort des citoyens qui viennent en aide aux migrants en modifiant le délit de solidarité. Dans son ensemble, le texte approuvé par l’Assemblée demeure répressif et sans grandes évolutions par rapport au projet gouvernemental.
L'exécutif français est resté silencieux depuis le blocage de l'Aquarius dimanche. Nous republions le parti pris d'Edwy Plenel s'indignant à l'été 2017 de la criminalisation d'ONG portant secours aux migrants en Méditerranée.