L'Etat du Nagaland se veut plus chrétien qu'hindou
Arrivés au Nagaland au XIXe siècle, les baptistes américains ont essayé d’effacer les traditions indigènes. Grâce à Internet, la population locale renoue aujourd'hui avec son passé et lutte contre un nouvel ennemi : le nationalisme hindou. Second volet de notre reportage.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
ChizamiChizami (Nagaland, Inde), envoyé spécial.- « Le loup habitera avec l'agneau, la panthère reposera avec le chevreau ; le veau, le lion et le bœuf gras vivront ensemble, la vache et l'ourse iront au même pâturage… » En choisissant pour le culte de ce dimanche de mars des versets d’Isaïe, chapitre 11, Kewekholo Thopi entendait manifestement appeler ses ouailles à la paix. Il est pasteur de la grande église baptiste de Chizami, un village de 3 000 habitants perdu dans les alpages de l’est du Nagaland. La frontière birmane est à 30 km à vol d’oiseau. Ici, tous les habitants appartiennent à la tribu Chakasen mais les familles sont divisées en une dizaine de clans, nous expliquera plus tard Kewekholo Thopi, tout sourire. Son visage est rond, son regard bienveillant.