On ne saura probablement jamais combien de personnes ont été tuées à Moura, une ville située dans le centre du Mali, entre le 27 et le 31 mars. Trois cents ? Quatre cents ? Six cents ? « Au bout d’un moment, j’ai arrêté de compter », soupire F., un habitant de cette ville martyre qui, avant de fuir la zone, a, avec d’autres, enterré les cadavres laissés derrière eux par les soldats maliens et des miliciens étrangers – des « Blancs » qui, selon plusieurs témoins, parlent « une langue inconnue », et qui appartiennent probablement à la société de sécurité privée russe Wagner, vraisemblablement présente au Mali depuis la fin de l’année dernière.
À Moura, le « carnage indescriptible » de l’armée malienne et de ses alliés russes
L’armée malienne et des miliciens appartenant probablement au groupe russe Wagner ont assiégé la ville de Moura pendant cinq jours, et exécuté des dizaines d’hommes suspectés d’être des djihadistes. Les différentes sources font état de 300 à 600 morts, en majorité civils. Du jamais-vu au Mali.
5 avril 2022 à 16h54