New York (États-Unis), de notre correspondant.– « C’est mal. Cruel et autodestructeur », dit-il. Il en faut beaucoup pour extirper Barack Obama de sa réserve, et le ramener sur le ring face à son improbable successeur. La première fois a eu lieu quand Trump l’a accusé de l’avoir mis sur écoute dans sa tour de la Cinquième Avenue ; la seconde, mardi 5 septembre 2017, le jour où le même président a annoncé, par la voix de son ministre de la justice Jeff Sessions, l’annulation d’une des mesures les plus connues et les plus humaines du gouvernement précédent en matière d’immigration. Depuis 2012, le DACA (« action différée pour arrivée pendant l’enfance »), interdisait l’expulsion de près de 800 000 jeunes résidents illégaux arrivés sur le territoire américain avant l'âge de 16 ans, le plus souvent dans les bras de leurs parents immigrants clandestins, ou trop jeunes pour avoir même gardé le souvenir de leur pays de naissance. Le décret leur offrait un permis de travail renouvelable tous les deux ans et protégeait des descentes de la police de l’immigration, constantes sous la présidence Obama, une sous-classe d'irréguliers involontaires, scolarisés depuis leur plus jeune âge aux États-Unis, pour moitié d’entre eux diplômés ou en cours d’études supérieures, parfaitement intégrés dans une nation qui constitue leur unique horizon d’avenir.
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