C’était en 2017. L’amphithéâtre était chauffé à blanc. Les étudiant·es de l’université Ki-Zerbo de Ouagadougou, au Burkina Faso, attendaient le président français de pied ferme. Là, devant un public « marxiste et panafricain », Emmanuel Macron, élu depuis six mois, avait promis de tout changer. Sous sa présidence, la politique africaine de la France ne serait plus la même. Adieu Françafrique, inconscient raciste, corruption, népotisme et ingérences : le chef de l’État avait parlé « liberté », « émancipation », « Afrique indépendante », « révolution » et « changement de regard ». Il avait même souhaité « solennellement rendre hommage » à Thomas Sankara, révolutionnaire burkinabé, figure marxiste, panafricaniste et anticolonialiste majeure.
Françafrique : Macron ne fait même plus semblant
Le président clame à qui veut l’entendre qu’il est en train d’écrire une nouvelle page des relations entre la France et le continent africain. Il aura pourtant rencontré, en l’espace d’un mois, trois des dirigeants incarnant le mieux le vieux monde rance de la Françafrique et un chef de gouvernement accusé de crimes contre l’humanité.
8 février 2023 à 17h30