Pour la psychanalyste Karima Lazali, auteure d’un ouvrage sur les traumatismes psychiques liés à la colonisation, la mobilisation citoyenne en Algérie s’explique aussi par le refus d’« afficher un chef d’État malade et vieillissant pour cacher le véritable lieu du pouvoir ».
PsychologuePsychologue clinicienne, psychanalyste exerçant à Paris et Alger, Karima Lazali est l’auteure d’un ouvrage important sur les traumatismes psychiques liés à la colonisation, champ qui reste inexploré en France comme en Algérie : Le Trauma colonial – Une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l’oppression coloniale en Algérie, aux éditions de La Découverte. Alors que ce vendredi 8 mars a battu les records de mobilisation à travers tout le pays pour faire plier le régime de Bouteflika, elle pose son regard de psychanalyste sur « le sursaut de vie remarquable et inattendue » du peuple algérien qui inflige une leçon de vivre-ensemble au pouvoir et refuse cette « double scène », entretenue par le régime, « afficher un chef d’État malade et vieillissant pour cacher le véritable lieu du pouvoir ».