Série Épisode 2 Madagascar au risque de la crise

A Madagascar, les paysans, «trouble-fête du bal de la mondialisation»

Les litiges fonciers sont de plus en plus nombreux à Madagascar : les autorités distribuent à des entreprises des terres habitées ou cultivées par des paysans, bouleversant les conditions de vie de milliers de familles. La révolte gronde dans certaines campagnes.

Fanny Pigeaud

Madagascar, envoyée spéciale.- Située à 70 km à l’ouest d’Antananarivo, la capitale malgache, Soamahamanina ressemble à toutes les communes rurales de la splendide région volcanique d’Itasy. Elle a cependant une histoire particulière : ses habitants ont manifesté pendant plusieurs mois, en 2016, bloquant la route nationale qui la traverse. L’objet de leur colère : un permis d’exploitation minière accordé à une entreprise chinoise, Jiuxing Mines, sur une surface de 7 500 hectares englobant des terrains déjà occupés ou titrés. La fronde de Soamahamanina a fini par devenir le sujet principal de l’actualité nationale en septembre, quand les forces de sécurité ont réprimé violemment une manifestation et arrêté plusieurs habitants. Après plusieurs semaines de détention, ces derniers ont été condamnés à un an de prison avec sursis pour « manifestation sans autorisation ». Mais ils ont obtenu ce qu’ils voulaient : Jiuxing Mines a renoncé à exploiter son gisement d’or et a quitté les lieux début octobre – en conservant toutefois son permis minier.

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