Les deux principaux pôles de pouvoir qui ont émergé après 2014 du chaos libyen, à Tripoli et à Tobrouk, sont moins que jamais disposés à dialoguer pour sauver le pays de la dislocation. À moins que l’influence des pays voisins, inquiets de cette perspective désastreuse, et le retour sur la scène diplomatique de la Russie ne viennent bousculer les règles du jeu…
ÀÀ 300 kilomètres des frontières de l’Europe, un pays se disloque sous les yeux inquiets de ses voisins, impuissants. Six ans après le déclenchement de la révolte qui a débouché en octobre 2011 sur la mort de Mouammar Kadhafi, la Libye est toujours en proie aux rivalités et aux conflits qui opposent ses multiples milices locales, forces tribales et bandes armées. Pour la conquête du pouvoir, le contrôle des richesses naturelles, ou la gloire d’Allah, notables, politiciens, chefs de guerre djihadistes ou non se livrent une guerre civile qui a transformé le pays en espace sans État où prospèrent l’intégrisme islamique, la contrebande d’armes et le trafic de migrants.