Insécurité et violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, manifestations en Israël contre les projets de loi qui menacent les institutions démocratiques, insatisfaction des militaires, fronde des banquiers : à peine revenu au pouvoir, Nétanyahou affronte une crise multiple.
Un mois avant l’attentat du dimanche 15 janvier, attribué à un groupe soutenu par l’État islamique, qui a fait quatorze morts dans une église du Nord-Kivu, un rapport d’experts de l’ONU soulignait la recrudescence de ses activités, et accusait formellement l’armée du Rwanda d’aider les rebelles congolais du M23.
L’Otan du Moyen-Orient que voulait créer Donald Trump, en réunissant Israël et les monarchies arabes du Golfe contre l’Iran, n’a pas survécu aux rivalités et aux contradictions d’une région historiquement instable. Et où le gouvernement de Netanyahou, présenté le 29 décembre, ajoute un détonateur supplémentaire.
Désinvolture ? Indifférence ? Volonté de ne pas gêner un gouvernement ami ? Emmanuel Macron et le Quai d’Orsay ont été incapables de convaincre Israël, ou de le contraindre à respecter le droit international dans le dossier de l’avocat franco-palestinien.
Le ministère de l’intérieur empêche deux Syriens en exil en Turquie d’obtenir les visas qui leur permettraient de rejoindre leur famille, réfugiée légalement depuis cinq ans en France. La famille dénonce des procédés déloyaux.
Le groupe de distribution français s’associe en Israël avec deux sociétés qui participent activement à la colonisation de la Cisjordanie. En violation du droit international humanitaire.
Le gouvernement qui s’apprête à entrer en fonction révèle deux données majeures : en échange de leur soutien face à la justice, le premier ministre Benyamin Netanyahou a accepté l’entrée au parlement de politiciens racistes, complotistes, homophobes et défenseurs de la suprématie juive. Et la gauche a disparu du paysage politique.
Pour assurer une victoire électorale qui lui permettrait d’échapper enfin à la justice, Netanyahou n’a pas hésité à admettre dans sa coalition des religieux d’extrême droite qui rêvent d’expulser tous les Palestiniens…
Selon deux historiens israéliens, la Haganah, ancêtre de l’armée israélienne, a utilisé des armes biologiques pendant la guerre d’indépendance, pour empoisonner les puits des villages palestiniens. Trois quarts de siècle plus tard, l’État continue de le dissimuler et n’a toujours pas signé la convention internationale qui l’interdit.
Depuis qu’ils se sont succédé à la tête du gouvernement, les dirigeants de la « coalition pour le changement » ont surtout fait du Nétanyahou sans Nétanyahou. Au point que l’ancien premier ministre, considéré par Obama comme un « adepte du poutinisme », pourrait revenir au pouvoir à l’occasion des élections du 1er novembre.
Il y a quarante ans, le 16 septembre 1982, commençait dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban une orgie de viols et d’assassinats qui allait se poursuivre pendant trois jours. Cinq mois plus tard, une commission d’enquête gouvernementale concluait qu’aucun Israélien ne pouvait être tenu pour responsable des massacres. Un universitaire a découvert à Jérusalem, dans les archives officielles, une tout autre vérité…
Comme hier Netanyahou, le premier ministre israélien Yaïr Lapid juge que l’accord international sur le nucléaire iranien est un « désastre stratégique » et voudrait convaincre Joe Biden de ne pas le signer. Mission quasi désespérée : le président américain estime que l’accord conclu par Obama et rompu par Trump était une victoire de la diplomatie démocrate. Et un pas vers la paix au Moyen-Orient.
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Le fondateur du Nouvel Observateur est mort le19 février. J’y ai travaillé pendant plus de 45 ans et présidé près de 10 ans sa Société des rédacteurs. Assez longtemps pour oser ajouter un témoignage personnel aux hommages qui ont suivi sa disparition, la semaine dernière, à l’âge de 99 ans.
Malgré les démarches d’Emmanuel Macron et du ministère des affaires étrangères, le gouvernement israélien vient de prolonger de trois mois la détention administrative, sans procès ni charge, du jeune avocat franco-palestinien qui a déjà passé dix mois dans une prison israélienne.
L’avocate israélo-allemande Felicia Langer, qui vient de mourir à Tubingen, en Allemagne, à l’âge de 87 ans, victime d’un cancer, était une combattante de la justice et du droit, qui avait consacré la majeure parie de sa carrière professionnelle à la défense des Palestiniens.
L’Institut de recherches et d’études Méditerranée Moyen-Orient (IReMMO) organise lundi 27 novembre, au Palais du Luxembourg un colloque international destiné à faire le point sur le conflit israélo-palestinien et à examiner les moyens, pour la France de contribuer à une reprise effective du processus de paix, à l’agonie depuis 2014.
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