Almere (Pays-Bas), envoyé spécial.– Almere s’est construite trois mètres sous le niveau de la mer. Par endroits, la ville s’enfonce jusqu’à cinq mètres. Il est difficile de s’en rendre compte en arpentant les rues aseptisées de son centre commerçant. Mais les terrains de football improvisés dans les parcs des alentours sont impraticables. Ils sont rongés par d’immenses flaques d’eau alimentées par les sous-sols, qui rappellent le passé marécageux de la région.
Almere est aussi la ville la plus récente des Pays-Bas : elle a été créée dans les années 70, sur l’un des polders de la province de Flevoland, dans la grande banlieue d’Amsterdam. Elle s’est développée à toute vitesse, autour d’un lac artificiel baptisé avec malice « Weer Water » (mot à mot : de l’eau, à nouveau). Elle est devenue l’une des cités-dortoirs de la capitale économique des Pays-Bas, logeant des milliers de Néerlandais qui prennent, chaque matin, la route vers Amsterdam et l’aéroport international de Schiphol pour y travailler.
« Quand je suis né, Almere n’existait pas encore, tout ici n’était que de l’eau », s’amuse Leo Buunk, né en 1951 dans l’est du pays, près de l’Allemagne. Chaussures de randonnée aux pieds, il vient de jouer, au piano de la bibliothèque municipale flambant neuve, un tube américain jazzy des années 20. Sa prestation l’a ravi. Lorsqu’on lui parle des élections législatives de mercredi, il prévient, doucement : « Je vais voter avec mon cerveau, plutôt qu’avec mon cœur. »
#FREEMORTAZA
Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.