Stigmatisés en Tunisie, de nombreux exilés prennent la mer vers l’Europe
Les déclarations du président Kaïs Saïed, fin février, ont alimenté un climat de racisme et de répression contre les migrants subsahariens. Si certains ont préféré rentrer dans leur pays d’origine, d’autres tentent la traversée de la Méditerranée, parfois au péril de leur vie.
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« Il« Il y a eu trois naufrages la semaine dernière », souffle Yaha, la voix cassée. Au bout du fil, l’Ivoirienne, basée depuis près de six ans à Sfax, au sud-est de la Tunisie, désespère. Elle regrette de voir les Subsahariens ainsi pointés du doigt par l’État tunisien, accusés d’être à l’origine de violences et de crimes depuis que le 21 février, le président, Kaïs Saïed, a repris à son compte la théorie raciste et complotiste du « grand remplacement » pour dénoncer des « hordes de migrants » venus « changer la composition démographique de la Tunisie » dans le cadre d’un « plan criminel mis en place depuis des décennies ».