En France, le PS français est menacé d’implosion après sa lourde défaire présidentielle. En Espagne, les socialistes du PSOE s’entre-déchirent à l’approche d’une primaire censée désigner leur nouveau leader, dimanche 21 mai (notre article). Au Royaume-Uni, le Labour de Jeremy Corbyn, un autre parti paquebot de la social-démocratie européenne, est lui aussi rongé de l’intérieur par les divisions, incapable de s’entendre sur sa ligne, à moins d’un mois de législatives anticipées, prévues pour le 8 juin.
Le parti travailliste devait dévoiler son programme de gouvernement, le Labour Manifesto, en ce début de semaine. Mais le document de 43 pages a « fuité », s’étalant dès mercredi à la « une » de plusieurs médias, dans une version non définitive. L’affaire a donné l’impression d’un parti sans chef, entouré de rivaux, et en pleine improvisation à quatre semaines d’un scrutin clé. Le document a finalement été adopté à l’unanimité par le bureau national du Labour jeudi 11 mai, à l’issue de quatre heures de débats tendus.
« Notre manifeste est une offre qui transformera la vie de milliers de personnes […] et mettra sur pied, dès le 8 juin, un gouvernement qui travaillera pour le plus grand nombre, plutôt que pour quelques-uns », a déclaré Corbyn à la sortie de la réunion, reprenant le slogan de sa campagne (« For the many, not for the few »). C’est la vision d’un pays où « personne n’est ignoré, oublié, laissé de côté », a poursuivi le Londonien (vidéo ci-dessous). Corbyn avait créé le buzz, quelques jours plus tôt à Manchester, en se mettant à chanter, aux côtés d’un musicien croisé dans la rue, le tube « Stand by me ».
Europe Note de veille
Jeremy Corbyn part en campagne avec un coup de barre à gauche
Le Labour veut renationaliser les chemins de fer et la poste, et supprimer les frais d’université. Pour ses adversaires, son positionnement très à gauche rappelle celui de Michael Foot en 1983, qui avait encaissé le plus mauvais score du parti depuis 1945. Le parallèle est-il pertinent ?
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