Brexit: l’envoyé de Juncker fait le service minimum auprès de Farage
Il est l’homme choisi par Juncker pour déminer le Brexit. Mercredi, le discret Jonathan Faull débattait à Bruxelles avec ses adversaires les plus coriaces : les eurodéputés du UKIP, emmenés par l’europhobe Nigel Farage.
DeDe notre envoyé spécial à Bruxelles. Selon les mots jargonnants de Jean-Claude Juncker, président de la Commission, l’Europe est confrontée cette année à une « polycrise non entièrement maîtrisée ». Parmi les fonctionnaires de l'institution chargés de dégrossir ce mille-feuille de crises, Jonathan Faull occupe un rôle clé. Ce grand Britannique à la tignasse grise, né en 1954 dans le Kent, est l’homme que Juncker a choisi d’envoyer au front pour calmer l’une des secousses les plus vives du moment : le spectre d’un Brexit – une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) – d’ici fin 2017. Peu bavard depuis sa nomination en juin 2015 à la tête d’une task force très spéciale, Faull s’est livré pendant une heure à Bruxelles au jeu des questions réponses, devant un public particulier : les 22 eurodéputés du UKIP, le parti anti-UE et anti-migrants de Nigel Farage, et leurs alliés au sein du Parlement européen (en particulier les élus italiens du Mouvement 5 Étoiles de Beppe Grillo). C'est en partie sous la pression du UKIP, après son succès aux européennes de 2014, que le conservateur David Cameron, au pouvoir à Londres, a radicalisé son discours sur l'UE, et mis sur les rails ce projet de référendum sur l'Union.