Six semaines après les législatives en Espagne, il est encore hasardeux de parier sur la couleur du prochain exécutif. Le scénario d’un retour aux urnes, pour cause de majorité introuvable, n’est toujours pas exclu. L’après-« 20-D » (pour 20 décembre, date des élections) s’élabore dans la douleur. Aucune négociation, sur le fond, n’a formellement commencé. Ce n’est pas vraiment une surprise : l’Espagne, marquée par plus de 30 ans de bipartisme PP (droite)-PSOE (socialistes), n’a pas l’habitude de négocier des pactes ou des coalitions pour accoucher d’un exécutif (en tout cas à l’échelon national). Mais cette lenteur s’explique aussi parce que nombre d’acteurs clés, pariant sur une répétition du scrutin, peinent à quitter leur costume de candidat, à entrer dans le vif des discussions et à faire des concessions qui pourraient déstabiliser leur électorat traditionnel.
Le paysage se décante tout de même. Samedi, un comité fédéral du PSOE, l’instance de décision du parti arrivé deuxième aux législatives, derrière le PP et devant Podemos, n’a pas fermé la porte à l’ouverture de négociations avec le mouvement anti-austérité de Pablo Iglesias. La manœuvre n'était pas évidente, et devrait redonner un peu d'air au candidat socialiste à la Moncloa. Depuis le lendemain des législatives, l'intéressé, Pedro Sánchez, opposé à tout accord avec le PP, fait l’objet d’une fronde de certains barons locaux qui veulent sa tête. Il est concurrencé en particulier par Susana Díaz, la présidente de l’Andalousie, qui lorgne sa place en cas de répétition des élections et se dit plutôt opposée à tout « deal » PSOE-Podemos (elle rejette aussi tout dialogue avec le PP). Un congrès du PSOE, en mai, devrait sceller le sort de Sánchez.
#FREEMORTAZA
Depuis le 7 janvier 2023 notre confrère et ami Mortaza Behboudi est emprisonné en Afghanistan, dans les prisons talibanes.
Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.