La Turquie, appelée aux urnes dimanche 14 mai 2023 pour l’élection présidentielle mais aussi les législatives, est minée par la crise économique et une inflation galopante, et traumatisée par le tremblement de terre du 6 février précédent, qui a causé des milliers de morts et déchaîné la fureur des victimes. Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdoğan, en difficulté dans les sondages, se présente pour un troisième mandat.
L’opposition turque, affaiblie par les résultats du premier tour, avait tenté de négocier un virage nationaliste pour convaincre les déçus d’Erdoğan. En vain.
L’opposition turque, affaiblie par les résultats du premier tour, tente de négocier un virage nationaliste pour convaincre les déçus d’Erdoğan, qui reste en position de favori d’une élection tendue et très polarisée, à l’image de ce qu’est devenue la société civile turque.
Dans un discours particulièrement virulent, Kemal Kılıçdaroğlu a voulu convaincre ses électeurs par la mise en avant d’un prétendu « risque migratoire », expliquant que le nombre de personnes réfugiées augmenterait si le président sortant restait au pouvoir.
Déjouant les pronostics, le score élevé du président turc Recep Tayyip Erdoğan – 49 % des suffrages dimanche – fait craindre une défaite de l’opposition pour le second tour du 28 mai. Kemal Kiliçdaroğlu, candidat de la coalition d’opposition, ne réunit que 45 % des voix.
Encore en cours chez les Turcs de l’étranger, le dépouillement de l’élection présidentielle, qui se tenait dimanche, est quasiment achevé en Turquie. Le président islamo-conservateur semble contraint pour la première fois à un second tour. Mais il a déjà annoncé la victoire de son camp aux législatives, organisées le même jour.
Après vingt ans de régime Erdoğan, l’économie turque a connu une croissance forte, mais au prix de déséquilibres croissants. Aujourd’hui, le pays semble lancé dans une dangereuse fuite en avant, sur fond de crise inflationniste.
Şebnem Korur Fincanci est médecin, syndicaliste et défenseuse des droits humains, engagée de longue date contre la torture. Züleyha Gülüm est féministe et députée kurde. Avant les élections présidentielle et législatives du 14 mai, toutes deux veulent croire au changement et à la fin du règne du président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Alors que le pays est miné par la crise économique et une inflation galopante, le président Erdoğan, en difficulté dans les sondages, se dépeint comme celui qui fait de la Turquie une superpuissance mondiale crainte et respectée. Le pays vote dimanche 14 mai.
Kemal Kiliçdaroğlu, chef du Parti du peuple, a été désigné candidat à l’élection présidentielle prévue en mai, qui l’opposera au président sortant, par une coalition de six partis. Le chercheur Max-Valentin Robert revient sur son profil politique et les obstacles auxquels il fera face.
L’universitaire et militante féministe, réfugiée en France, est poursuivie depuis 25 ans par la justice turque, qui a annulé son quatrième acquittement. Une audience a eu lieu à Istanbul vendredi 31 mars.
La mauvaise gestion des secours et l’absence flagrante d’une politique publique parasismique, par un État qui depuis vingt ans a construit sa politique économique sur un secteur du BTP laissé sans aucun contrôle, ont causé des milliers de morts et déchaînent la fureur des victimes.
À l’approche de l’élection présidentielle du printemps, le pouvoir turc semble vouloir mettre hors jeu un candidat potentiellement dangereux pour le président sortant. Lequel ne craint pas d’aggraver la polarisation du pays, ni d’élever le niveau de tension et de répression.
À six mois d’une élection présidentielle cruciale, un attentat non revendiqué à Istanbul sert de prétexte au président turc pour lancer une campagne de bombardements dans le nord de la Syrie.