En Guinée-Équatoriale, 77 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Soit deux dollars par jour. En France, son vice-président, Teodorin Obiang, a blanchi « plusieurs centaines de millions d'euros », d'après un rapport de police accablant. Les enquêteurs mettent également en cause la Société générale.
L’actuel vice-président de la Guinée-Équatoriale, Teodorin Obiang, a acquis pour près de 104 millions de dollars d’œuvres d’art de la fin du XIXe siècle grâce au pillage des richesses de son pays, selon plusieurs documents obtenus par Mediapart. Plus de 60 % de son peuple vit avec moins d'un dollar par jour.
2,5 millions d'euros de montres et de bijoux, 1,6 million d'euros de costumes, 250 000 euros de chemises… Les policiers en charge de l’affaire dite des « Biens mal acquis » sont parvenus à établir dans le détail les indécentes dépenses « shopping » du président du Congo-Brazzaville et de sa famille à Paris. L’argent provenait essentiellement des caisses de l’État congolais, via un circuit de sociétés offshore mis au jour par les enquêteurs.
Selon le procès-verbal de son audition obtenu par Mediapart, l'ancien monsieur Afrique, Robert Bourgi, a livré les noms de cinq officiels africains qui auraient apporté près de 20 millions d'euros à l'Elysée sous Chirac. Il a aussi précisé la remise par le président de Guinée-Equatoriale d'un million d'euros à Dominique de Villepin, place Beauvau.
Alors que le Gabon sort groggy de l'élection contestée à la présidence du pays d'Ali Bongo, le fils de celui qui dirigea pendant 42 ans ce petit Etat de l'Afrique de l'Ouest, Mediapart publie la carte complète des avoirs du clan Bongo en France. Une plongée au cœur de la «Françafrique» héritée de l'époque gaulliste.
Mediapart a récupéré plusieurs documents et recueilli des témoignages attestant la réalité des menaces exercées contre des avocats, des militants associatifs et des citoyens africains qui tentent, depuis deux ans, de faire prospérer devant la justice parisienne des plaintes pour «recel de détournement de fonds publics». Par exemple, cet avertissement téléphonique:
Ces plaintes visent trois chefs d'Etat africains et leur entourage. Il s'agit d'Omar Bongo (Gabon, ci-contre), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Teodoro Obiang (Guinée-Equatoriale). Ceux-ci sont accusés d'avoir acquis illégalement un faramineux patrimoine en France. Une nouvelle plainte vient d'être déposée.
Grégory Mintsa est gabonais. C'est l'un des principaux opposants politiques au régime d'Omar Bongo, maître du pays depuis 1967. Début décembre, il déposait plainte à Paris pour «recel de détournements de fonds publics» afin de faire la lumière sur l'acquisition par Omar Bongo d'un faramineux patrimoine en France. Quelques jours plus tard, lui et d'autres militants des droits de l'homme ont été arrêtés. Après treize jours de détention, Grégory Mintsa a été relâché. Il raconte depuis son lit d'hôpital du centre hospitalier de Libreville les dérapages du pouvoir en place.