Le 8décembre2024 restera dans l’histoire de la Syrie comme le jour où Bachar al-Assad, fils du tyran Hafez al-Assad, a fui le pays martyrisé par les deux hommes pendant cinquante-quatre ans. Retrouvez dans ce dossier nos articles, analyses, entretiens et reportages sur cette nouvelle révolution en Syrie.
Renouant avec le pluralisme, la Syrie a connu dimanche ses premières élections libres depuis la chute de la dictature des al-Assad. Il ne s’agit que d’un scrutin indirect, et le président al-Charaa doit encore nommer un tiers des députés.
Un mode de scrutin indirect complexe, mis en place durant l’été par le président Ahmed al-Charaa, prévoit l’élection de 210 députés le 5 octobre et la nomination de 70 autres. Un système « ni pleinement démocratique, ni totalement autoritaire », qui ne décourage pas les candidatures.
Après les affrontements sanglants de Soueïda, Israël a bombardé son voisin pour imposer ses lignes rouges, poursuivant sa fuite en avant militaire. En face, aucun acteur ne semble en mesure de garantir la sécurité des minorités.
Les affrontements continuent dans la région druze de Syrie, vers laquelle convergent à présent des djihadistes venus se battre aux côtés des milices bédouines. Des récits sur place font état de nombreuses exécutions de civils et de kidnappings de femmes druzes.
Après plusieurs jours d’affrontements entre les factions druzes locales et le pouvoir central, suivis d’un cessez-le-feu mercredi, le président syrien a annoncé confier le contrôle de la ville aux premières. Il les appelle à « donner la priorité à l’intérêt national ».
Plus de 300 personnes ont été tuées dans des affrontements opposant forces gouvernementales et groupes armés druzes dans la ville de Soueïda. Prétextant la défense de cette minorité, Israël a bombardé l’armée syrienne.
Les forces syriennes ont été déployées lundi dans la province méridionale de Soueïda, théâtre d’affrontements entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes ayant fait au moins 50 morts selon une ONG.
Située aux confins orientaux de la Syrie, meurtrie pendant la guerre, la région de Deir ez-Zor est aujourd’hui totalement marginalisée. Depuis la chute du régime Assad, la population y revient au compte-goutte. L’aide des nouvelles autorités fait cruellement défaut.
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Les Forces démocratiques syriennes, qui contrôlent toute une partie de l’Est syrien, sont censées intégrer l’armée nationale. Elles font l’objet de multiples accusations de possibles « crimes de guerre », selon plusieurs récits et un rapport d’Amnesty International.
Six mois après la chute du régime, l’ONG Caesar Files for Justice, réunie autour de Farid al-Mazhan, l’homme qui a documenté les exactions du régime Assad, a choisi Paris pour sortir de l’ombre. Son objectif : faire avancer la justice, l’un des plus grands défis de la Syrie post-Assad.
Pour le juriste syrien Abdulhay Sayed, le processus de justice transitionnelle doit être réalisé dans un esprit de transparence et de concertation. Il ne devra pas oublier, prévient-il, « les exactions commises par certains groupes armés ayant combattu le régime Assad ».
Pour l’économiste suisse et syrien Joseph Daher, la levée des sanctions vis-à-vis de la Syrie est d’abord un geste politique dont les conséquences sociales et économiques sont encore incertaines.
Des violences confessionnelles dans des quartiers à majorité druze, en Syrie, ont fait plus de cent morts la semaine dernière. Invoquant la défense des minorités, Israël a lancé une vague de bombardements massifs contre le pays en pleine transition.
L’annonce d’une nouvelle équipe gouvernementale à Damas donne des gages à la communauté internationale et à l’ensemble de la population syrienne, même si le président Ahmed al-Charaa continue de concentrer les principaux pouvoirs.
L’accord signé début mars reste à être mis en œuvre, alors que le nouveau gouvernement syrien apparaît affaibli et encore impuissant à affirmer son autorité sur le pays. L’ombre portée de la Turquie et la présence de groupes djihadistes favorables à Ankara n’y aident pas.
À Arza, un village du nord-ouest de la Syrie, plus de vingt-cinq résidents ont été tués, le 7 mars, dans un massacre confessionnel. Les habitants sont désormais terrorisés à l’idée de rentrer chez eux.