Alors que certaines milices d’Assad se cachent dans les montagnes entre Tartous et Lattaquié, les autorités syriennes ont ouvert un processus de « régularisation » pour les membres des forces armées du régime. Reportage dans la région qui fut la colonne vertébrale de l’ancienne dictature.
« On a combattu treize ans, c’est assez », dit un ancien du Front Al-Nosra. Quelles sont les trajectoires et les aspirations des membres de Hayat Tahrir Al-Cham, le groupe qui gouverne aujourd’hui la Syrie, un mois après la fuite de Bachar al-Assad ? Portraits.
Israël a profité de la fuite de Bachar al-Assad pour pénétrer au-delà de la ligne de cessez-le-feu avec la Syrie, définie après la guerre de 1973. Bien qu’ayant pu revenir chez eux, les habitants des villages de la région craignent une occupation pérenne.
Libéré de Bachar al-Assad, le pays est hanté par les dizaines de milliers de personnes qui n’ont pas réapparu après l’ouverture des prisons du régime. Reportage dans une Syrie où quasiment chaque famille est en quête d’un proche.
Dans leur fief ultra-conservateur d’Idlib, les nouveaux maîtres de la Syrie ont tenté d’imposer des restrictions liberticides au nom de la charia. À travers le pays, des Syriennes craignent le pire. Même si les femmes rencontrées par Mediapart dans l’enclave rebelle assurent être « libres ».
Ahmed al-Charaa, le leader du groupe armé islamiste Hayat Tahrir al-Cham qui a renversé Bachar al-Assad, a fait de la ville d’Idlib son tremplin et son laboratoire politiques. Reportage dans cette « autre Syrie » ni démocratique ni totalitaire.
Peut-on faire la fête lorsque la joie se mêle au deuil ? Que se souhaite-t-on pour la nouvelle année dans un pays venant d’assister à la chute d’un dictateur ? Reportage dans Damas transfiguré, où on veut « profiter de l'oxygène retrouvé ».
Autour de Damas, les destructions de la guerre civile sont considérables. Immeubles, écoles, hôpitaux, infrastructures, tout est dévasté. Les habitants commencent à se réunir et à s’organiser pour tout reconstruire.
La rapidité de la chute du régime de Bachar al-Assad a étonné tout le monde, observateurs extérieurs et Syriens de l’intérieur. À Damas, Mediapart a rencontré un haut gradé de l’armée, un homme d’affaires et l’élite diplômée : tous témoignent d’un régime totalement vicié de l’intérieur.
De moins en moins nombreux après plus d’une décennie de guerre civile et d’exactions, les chrétiens de Syrie ont du mal à faire confiance aux nouveaux maîtres de Damas, des islamistes sunnites dont l’histoire est liée à Al-Qaïda et à l’État islamique.
L’écrivaine Catherine Coquio célèbre « le besoin de vivre, de relever la tête et d’agir » du peuple syrien, liste les innombrables défis et déplore que ceux qui à gauche soutiennent les Palestiniens aient été « si aveugles et sourds à ce qui se passait pour les Syriens ».
Des dizaines de milliers de Syriens parcourent le pays à la recherche de leurs proches disparus, de fosse commune en prison abandonnée. Dans les quartiers généraux désertés du régime Assad, une course de vitesse est engagée pour préserver les traces de la terreur.
La chute du régime de Bachar al-Assad a exposé au grand jour l’enfer des prisons syriennes et permis la libération de milliers de prisonniers en Syrie. Parmi eux, neuf Libanais ont pu retrouver leur famille. Moaz Merheb, 51 ans, a passé 18 ans en détention en Syrie.
Dans la Syrie de Bachar al-Assad, le régime reposait sur un système carcéral destiné à broyer la population. Mediapart a rencontré Jamal, ancien gardien de nuit palestinien de 46 ans. Il témoigne des années passées dans les geôles syriennes et de la torture subie.
Pour l’écrivain, qui est l’un des principaux intellectuels opposants au régime des Assad, le peuple syrien vit un événement comparable à la chute du mur de Berlin. Retour au pays, justice, reconstruction... L’exilé livre ses peurs et ses espoirs.
Installés depuis le début de la guerre en France ou récemment arrivés, les Syriens se retrouvent face au dilemme du retour vers la terre natale et familiale. Mais l’instabilité du nouveau régime fait hésiter celles et ceux qui ont déjà perdu beaucoup dans l’exil.