Tandis que l’administration Trump est pressée de régler le conflit en Ukraine et prête à céder aux revendications de l’agresseur russe, de nombreuses voix de la société ukrainienne alertent contre des dispositions inacceptables. Le décryptage du Kyiv Independent, partenaire de Mediapart.
Volodymyr Zelensky a repoussé, vendredi 21 novembre, le plan des États-Unis visant à mettre fin à près de quatre ans d’invasion russe et perçu comme très favorable au Kremlin. Il s’est aussi entretenu d’urgence avec les dirigeants français, allemand et britannique.
Alors que les États-Unis et la Russie négocient dans le dos de l’Ukraine, la bataille pour la cité minière touche à son terme. Grâce à un usage massif de drones et des infiltrations de soldats, l’armée russe a réussi à l’occuper largement.
Le président ukrainien est en visite à Paris. Ils ont signé une « déclaration d’intention qui porte sur la coopération relative à l’acquisition par l’Ukraine d’équipements de défense français ». Cet accord se projette « sur un horizon d’une dizaine d’années » selon l’Élysée.
Deux ministres ont démissionné à la suite du scandale, qui concerne également un proche du président Zelensky. Trois voix de la société civile ukrainienne disent à Mediapart leur colère mais aussi leur « fierté » d’avoir bâti des institutions indépendantes et intransigeantes, même en temps de guerre.
Donald Trump dénonce des conversations qui ne vont « nulle part » avec Vladimir Poutine et vise les géants pétroliers russes Rosneft et Lukoil. L’UE prévoit quant à elle un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié russe et des mesures supplémentaires contre sa flotte fantôme de pétroliers.
L’armée russe poursuit ses lentes mais constantes avancées en Ukraine. Derrière ces progrès : une capacité d’apprentissage sous-estimée et l’essor de nouvelles unités spécialisées dans l’usage des drones, qui ont contribué à profondément remodeler le front.
La justice polonaise a refusé l’extradition vers l’Allemagne d’un Ukrainien suspecté d’avoir participé au sabotage des pipelines, le 26 septembre 2022. Pour Varsovie, l’opération clandestine a permis de « nuire à la machine de guerre russe ».
Une étude publiée par des médias russes en exil estime à 219 000 le nombre total de soldats russes tués en trois ans et demi de guerre en Ukraine. Un nombre auquel il faut encore ajouter les morts ukrainiens, sur lesquels Kyiv évite de communiquer.
Avec la multiplication des drones et l’élargissement de la zone où ils opèrent, il est de plus en plus difficile et risqué de s’approcher du front. Alors que le droit international est censé protéger le personnel humanitaire, la presse et les populations civiles.
Pour peser sur l’économie russe, l’armée ukrainienne s’est lancée depuis cet été dans une intense campagne de frappes contre les raffineries et les infrastructures pétrolières du pays. Depuis, la Russie subit des pénuries, et sa capacité de production d’essence et de diesel a chuté.
Les attaques de drones kamikazes russes en Pologne et en Roumanie ravivent les débats sur la meilleure manière de répondre aux intimidations de Moscou. Des voix critiques, de plus en plus audibles, invitent les États membres de l’alliance militaire à davantage montrer leur force.
Près d’une vingtaine de drones auraient violé l’espace aérien polonais, sans que l’on sache s’il s’agit d’une attaque délibérée, d’une manœuvre d’intimidation ou d’une incursion accidentelle. L’armée polonaise en a neutralisé certains, aidée d’avions néerlandais. Une première depuis 2022.
Le siège du gouvernement d’Ukraine a été incendié dimanche à Kyiv après une vague de bombardements russes nocturnes sans précédent depuis trois ans, qui a fait au moins cinq morts, dont deux dans la capitale.
Plus de 600 drones et missiles ont été lancés par Moscou dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 août, touchant notamment un bâtiment de l’UE. La Russie « préfère continuer à tuer plutôt que de mettre fin à la guerre », a dénoncé Volodymyr Zelensky.
En Ukraine, les territoires que l’administration Trump pourrait encourager à céder à la Russie ont été transformés en un amas de ruines dépeuplées. En onze ans de conflit, l’économie de cet ancien cœur industriel du pays a été dévastée.