Depuis la « trahison » états-unienne, les pressions s’accentuent en Europe pour utiliser les avoirs russes gelés, soit pour aider la défense ukrainienne, soit pour financer le réarmement européen. Mais de redoutables incertitudes pèsent sur cette décision.
À l’issue d’une journée de discussions, les États-Unis et l’Ukraine se sont mis d’accord, mardi 11 mars, sur la reprise de l’aide militaire états-unienne à Kyiv et sur le principe d’un cessez-le-feu « de 30 jours ». Les regards sont désormais tournés vers Vladimir Poutine.
En Ukraine, la centrale nucléaire est occupée depuis trois ans par les militaires russes. Rosatom, l’entreprise d’État russe, ne cache pas sa volonté de redémarrer les réacteurs. L’Agence internationale de l’énergie atomique, chargée de surveiller le site, joue un rôle ambigu.
Après la capture d’une fraction de la région russe en août 2024, Volodymyr Zelensky espérait procéder à un « troc de territoires ». Mais les forces de Kyiv sont en grande difficulté dans ce secteur depuis que Washington a cessé, la semaine dernière, de partager son renseignement.
En dépit de ce qu’il peut dire sur sa volonté de « négocier », Vladimir Poutine n’est pas prêt à baisser les armes, car il n’a pas atteint son objectif : contrôler le destin politique de sa voisine et contribuer à y installer un régime « ami » de Moscou.
Donald Trump suspend l’aide militaire à l’Ukraine après avoir humilié Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche. L’Union européenne veut s’armer davantage, et le gouvernement français prépare les esprits à « l’économie de guerre ». La guerre est-elle le nouvel horizon de l’Europe ?
Le président des États-Unis a décidé de suspendre l’aide militaire à l’Ukraine, pourtant décisive pour la défense du pays. Les Ukrainiens ont tenté de montrer leur bonne volonté quelques heures plus tard, en proposant « une trêve » dans les airs et en mer, malgré le choc de cette « trahison ».
Dans le cadre de son mandat de protection, le Comité international de la Croix-Rouge intervient auprès des prisonniers de guerre en Ukraine et en Russie. Malgré un accès très limité, l’organisation continue de privilégier la diplomatie discrète à la dénonciation publique.
Réunis le 2 mars lors d’un sommet qui devait symboliser leur sursaut face aux assauts de Donald Trump, les dirigeants de plusieurs États européens ont assuré l’Ukraine de leur soutien, mais sans parvenir à acter qu’il faudrait désormais compter sans les États-Unis.
Mediapart livre la retranscription des échanges du chef d’État ukrainien avec le président et le vice-président américains devant la presse, le 28 février, dans le bureau Ovale. Un dialogue de sourds humiliant et lourd de menaces.
Le sermon plein de morgue infligé au président Zelensky par son homologue américain révolte le pays agressé, ulcéré que Washington confonde bourreau et victime. Même les voix critiques du chef de l’État le soutiennent publiquement.
Pour le maître de conférences en politique internationale Pierre Haroche, la spectaculaire altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky a le mérite de clarifier les intentions du président américain vis-à-vis de l’Ukraine, mais aussi des Européens, qui vont devoir apprendre à « se débrouiller tout seuls ».
Cette semaine, les dirigeants français et britannique en visite à Washington ont tenté de masquer l’ampleur des divergences entre les États-Unis et l’Europe sur l’Ukraine. Mais l’humiliation de Volodymyr Zelensky vendredi à la Maison-Blanche acte définitivement la complicité entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
Washington et Kyiv se sont entendus pour créer un fonds pour l’exploitation des ressources du pays. Le texte demeure flou et devra être complété, mais il est expurgé des demandes les plus irrecevables de l’administration Trump. Qui reçoit Zelensky vendredi pour le signer.
À Washington, lundi 24 février, sourires et flatteries ont accompagné la visite d’Emmanuel Macron à la Maison-Blanche. Mais au même moment aux Nations unies, à New York, Washington et Moscou se sont retrouvés sur le dossier ukrainien pour un rapprochement spectaculaire et historique.
Depuis le mois d’août 2024, l’armée russe est aux portes de cette cité minière du Donbass, forçant la population à fuir en masse. Les déplacés emportent avec eux la mémoire de leur ville, qu’ils sont déterminés à entretenir pour qu’elle ne disparaisse pas.