Pour protéger ses sources, Mediapart s’est opposé à une perquisition dans l’enquête pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » ouverte par le parquet. Nous avons en revanche donné suite à la réquisition formulée par les juges de l’affaire du 1er Mai, en remettant sept enregistrements, dont un inédit, dans lequel Benalla et Crase discutent de détruire des preuves.
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C’est désormais un fait : Alexandre Benalla et son ami Vincent Crase, ex-responsable sécurité de LREM, ont menti à plusieurs reprises, sous serment, devant la commission d’enquête du Sénat. En particulier sur un point clé : le contrat de sécurité signé avec Iskander Makhmudov, un oligarque russe proche de Poutine.
Pour la première fois dans l’histoire de Mediapart, le parquet de Paris a tenté de perquisitionner les locaux de la rédaction, lundi 4 février au matin, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte pour (notamment) atteinte à la vie privée dans l'affaire Benalla, à la suite de nos révélations de la semaine dernière.
Un collaborateur de la présidence utilisant son statut pour faire affaire avec un milliardaire proche de Vladimir Poutine : l’information a de quoi inquiéter un pouvoir qui craint les « manipulations » de la « russosphère ». Mais l’implication de Benalla dans le contrat russe signé lorsqu’il était encore à l’Élysée ne fait officiellement réagir personne en Macronie.
L’affaire Benalla poursuit Emmanuel Macron comme son ombre. Les « gilets jaunes » le cernent tels les oiseaux de Hitchcock appelant à sa démission. Si le président s’efforce de donner le change en multipliant les interventions publiques, la confusion des signes est à son comble et les révélations de l’affaire Benalla sont en train de virer à la crise de régime.
Les dernières révélations de Mediapart dans l’affaire Macron-Benalla ont aussitôt suscité de vives réactions. L’opposition considère qu’elles mettent gravement en cause le président de la République. Seul Jean-Luc Mélenchon s’est distingué. LREM reste muet.
Macron, contrat russe, violences du 1er Mai… Une enquête de plusieurs mois de Mediapart, qui repose sur une dizaine de sources indépendantes et de nombreux documents inédits, dont des extraits sonores, jette une nouvelle lumière sur les dessous de l’affaire Benalla. Révélations.
Alors qu’Alexandre Benalla continue de démentir tout lien avec le contrat de sécurité signé en juin 2018 avec un oligarque russe proche de Poutine, une nouvelle connexion apparaît aujourd’hui avec un troisième personnage de l’affaire : Reynald Chevallier, un agent de sécurité du parti LREM, qui intervient comme « prof de sport à l’Élysée », selon Benalla lui-même.
Alexandre Benalla a changé de stratégie face au Sénat. Désormais, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron fait profil bas. Il admet une « erreur » dans l’utilisation de ses passeports diplomatiques, reste flou sur ses relations avec l’Élysée et continue à nier son implication dans le contrat russe.
Alexandre Benalla a été mis en examen pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle », dans le cadre de l’enquête sur ses passeports diplomatiques. Placé sous le statut de témoin assisté pour les soupçons de « faux » et « usage de faux », il sera auditionné lundi au Sénat.