Déclenchant la fureur des oppositions et des responsables syndicaux, l’entretien télévisé du chef de l’État n’a guère rassuré les membres de sa propre majorité, où « les charmes présidentiels n’opèrent plus », selon l’expression d’une députée macroniste.
Le président de la République a redit mercredi sa volonté d’aller au bout de sa réforme, quitte à «endosser l’impopularité». Ni la crise politique ni la colère de la rue ne semblent ébranler un Emmanuel Macron plus sûr de lui que jamais. À moins qu’il ne s’agisse de masquer l’impuissance d’un pouvoir décidément solitaire.
À l’appel des étudiants, un millier de personnes a défilé de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine à la gare d’Austerlitz, à Paris. Les éboueurs étaient peu présents, mobilisés par le blocage de l’incinérateur, mais des cheminots et des enseignants ont rejoint les étudiants, avant de poursuivre la mobilisation ailleurs.
La motion de censure transpartisane présentée lundi contre le gouvernement a été rejetée de justesse par l’Assemblée nationale. Celle du RN a été balayée. La réforme des retraites est considérée comme adoptée.
Des étudiants ulcérés par le passage en force du gouvernement et par la répression policière veulent déborder l’intersyndicale avec des méthodes plus spontanées. La Coordination nationale étudiante appelle à «une journée de blocage des universités et de manifestations de la jeunesse» le 21 mars.
Le gouvernement a engagé sa responsabilité pour adopter, sans vote de l’Assemblée nationale, la réforme des retraites. L’énième coup de force démocratique d’Emmanuel Macron. Et peut-être celui de trop: son second quinquennat paraît désormais embourbé dans une crise de régime profonde.
Réunis en petit comité pour réécrire le texte qui devrait être soumis au vote jeudi 16 mars, le gouvernement et le parti Les Républicains ont adopté un «compromis». Dénonçant un «coup de force» démocratique, la gauche a largement levé le voile sur les discussions censées se tenir à huis clos.
Après huit jours d’arrêt du travail contre la réforme des retraites, le blocage de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine a été reconduit jusqu’à samedi. Sur le site, des agents racontent des métiers «pas seulement pénibles» mais aussi «dangereux».
L’Assemblée nationale examine un texte de simplification administrative pour faciliter la construction des réacteurs EPR2 voulue par Emmanuel Macron. Très technique, le texte soulève l’indignation des personnels de l’IRSN, principal organisme d’expertise et de recherche sur le nucléaire, qui va être fusionné avec l'Autorité de sûreté.
La plus importante faillite bancaire américaine depuis 2008 signe le début du bilan d’une décennie d’argent gratuit. Avec la hausse des taux, les banques se retrouvent avec des réserves dévalorisées. Et les autorités de régulation ont fermé les yeux. La Fed est aujourd’hui face à un dilemme: continuer sa lutte contre l’inflation en augmentant les taux, ou lever le pied pour éviter de trop déstabiliser le système bancaire.