Une collection d’entretiens pour une certaine idée de l’usage du français. Non pas cette francophonie trop souvent perçue comme ce qui reste d’une emprise culturelle quand on a perdu tout empire colonial, mais une francophonie d’invention, d’enrichissement, d’audace – ce qui ne va pas sans malentendus, tensions, voire douleurs.
L’écrivain algérien Abdelkader Djemaï, né en 1948 à Oran et vivant à Aubervilliers, évoque son roman d’apprentissage, «Mokhtar et le figuier», dont il lit deux extraits. Il explore et explique, sans chichi, sa façon de dire la misère, sans misérabilisme.
L’autrice algérienne Kaouther Adimi joue avec les codes de la littérature et s’interroge sur le pouvoir destructeur de cette dernière, dans un cinquième roman intelligent.
Nina Bouraoui revient avec un dix-septième roman férocement d’actualité. L’auteure aborde dans un long monologue la violence des hommes et le silence des femmes. Rencontre.
Elkahna Talbi a déboulé. Et cette performeuse québécoise a transformé l’entretien en performance, mêlant l’intime encodé à la franche rigolade, pulvérisant le questionnement identitaire tout en se livrant le plus naturellement du monde.
Sofia Aouine offre en guise de premier roman un récit âpre, trublion, écorché, convulsif, drôle et douloureux : Rhapsodie des oubliés. L’auteure, tout en transposant ses heurs et malheurs, a voulu être prise aux mots. Entretien.
Dalie Farah signe un premier roman, Impasse Verlaine (Grasset), à propos d’une relation mère-fille dysfonctionnelle mais pleine de vie et d’humour. Rencontre lumineuse avec une écrivaine en tension, toujours à la recherche des mots exacts.
Rencontre poignante avec Mehdi Charef, auteur de Rue des pâquerettes (éd. Hors d’atteinte), livre de souvenirs vivaces sur son arrivée, en 1962, dans une baraque des bidonvilles de Nanterre. Entre violence symbolique et tendresse inaliénable.
L’écrivaine libanaise Hoda Barakat, dans un roman épistolaire original et puissant, Courrier de nuit (Actes Sud), se saisit des tourments des réfugiés, de leur exil, de leur dépossession et du défi ainsi posé à nos sociétés. Rencontre grave, essentielle.
Meryem Alaoui, Marocaine installée à New York, publie La vérité sort de la bouche du cheval (Gallimard), premier roman vif et inventif, qui déploie une langue palpitante. Rencontre avec une écrivaine affûtée, bigarrée, insolite.
L’auteur algérien, qui publie Le Livre d’Amray aux éditions Zulma, compose un chant poétique et nostalgique, et explore les douleurs du passé. L’art apparaît comme l’échappatoire à toutes les horreurs qui ont assailli la terre algérienne, jamais évoquée nommément.