Le décret sur la « présomption de démission » permettant de priver d’allocation chômage les salariés ayant abandonné leur poste sera publié fin mars. Les économies réalisées ne seront pas négligeables et viendront parfaire la casse du sytème social, en marche depuis six ans.
L’Unédic vient de chiffrer à 6,7 milliards d’euros en 2027 les économies générées par les deux réformes de l’assurance-chômage de 2021 et 2023. Si, par ailleurs, la réforme des retraites passait telle quelle, cela ferait au total 17 milliards d’euros de coupes dans le modèle social.
Les aides incitatives à leur embauche se réduisent mais les contrôles de leur recherche d’emploi se renforcent. Les seniors peinent à se réinsérer dans l’emploi mais le gouvernement veut les voir travailler plus longtemps. Face à eux, des conseillers de Pôle emploi tentent de ne pas « tuer l’espoir ».
La nouvelle réforme de l’assurance-chômage entre en vigueur ce 1er février. Elle ampute de 25 % la durée d’indemnisation. Après s’être attaqué aux fondations du système, l’exécutif a réduit l’accès et le montant des allocations avant de s’en prendre à leur durée. Retour sur six années de destruction des droits.
Entre janvier et novembre 2022, 105 000 personnes sont sorties de la catégorie A du chômage après un changement de procédure de Pôle emploi. La majorité a basculé dans d’autres catégories, sur lesquelles le gouvernement est moins bavard. D’autres ont été provisoirement radiées.
Retraites : le coup de force de Macron
— Reportage
Le gouvernement veut reculer l’âge de la retraite, mais au pied du Larzac, des demandeurs d’emploi de plus 55 ans racontent leurs difficultés à retrouver un job dans un territoire désindustrialisé. « Je me suis vite retrouvé confronté au problème de mon âge », résume l’un d’eux.
Une deuxième loi pour pénaliser les chômeurs
— Analyse
Le gouvernement retire le point le plus contesté du décret sur l’assurance-chômage qui prévoyait une baisse de 40 % de la durée d’indemnisation. Syndicats et opposition crient victoire mais la baisse des droits de 25 % est toujours prévue pour février.
Plus de 58 000 personnes ont été radiées de la liste des inscrits à Pôle emploi en novembre 2022. Un chiffre jamais atteint depuis que les statistiques du chômage existent. Sur un mois, la hausse est de 19 %. Pôle emploi dit n’avoir « aucune explication particulière » à fournir à cette augmentation.
Une deuxième loi pour pénaliser les chômeurs
— Analyse
Un projet de décret transmis aux partenaires sociaux la veille du réveillon de Noël prévoit, à la surprise générale, de durcir davantage les règles de l’assurance-chômage en réduisant de 40 % la durée d’indemnisation si le taux de chômage passe sous les 6 %. Une stratégie visant à préparer les esprits à un énième tour de vis, sur fond de désaccords au sommet de l’État.
Selon le bilan de l’Unédic, enfin rendu public, les coupes dans les droits des demandeurs d’emploi ont abouti à une baisse moyenne de 16 % des allocations versées, et à un recul jamais atteint du nombre de chômeurs indemnisés. Et la prochaine réforme aggravera la situation.
Une deuxième loi pour pénaliser les chômeurs
— Parti pris
Le ministère du travail a présenté le contenu de son futur décret visant à moduler les règles d’assurance-chômage selon le contexte économique. Dès le 1er février 2023, la durée des droits sera diminuée d’un quart. Sous prétexte d’adapter les règles à la conjoncture, le gouvernement continue de démolir les droits au chômage.
Une deuxième loi pour pénaliser les chômeurs
— Analyse
Le Parlement a définitivement adopté la loi Travail 2 ouvrant la voie à une modulation des droits des chômeurs selon la conjoncture et barrant l’accès à l’indemnisation en cas d’abandon de poste ou de refus de CDI. Un an après la première réforme de l’assurance-chômage, le gouvernement entend taper encore plus fort sur les chômeurs.
Le projet de loi ouvrant la voie à une nouvelle réforme de l’assurance-chômage a été adopté mardi par l’Assemblée nationale. Le gouvernement s’apprête à durcir encore les règles, sans avoir démontré l’utilité de son projet ni même présenté les effets de sa première réforme.
Une deuxième loi pour pénaliser les chômeurs
— Entretien
L’Assemblée nationale a adopté l’article de loi permettant au gouvernement de décider des nouvelles règles d’indemnisation chômage et d’instaurer une modulation des allocations selon la conjoncture économique. Sur le fond comme dans la méthode, Bruno Coquet, expert des politiques publiques, décrit une « impression bizarre d’improvisation ».
Entre 390 000 et 690 000 personnes ne demandent pas d’allocation chômage alors qu’elles y ont droit, soit de 25 % à 42 % de taux de non-recours, essentiellement chez les plus précaires. Des chiffres communiqués au Parlement par le gouvernement.
La première réforme de l’assurance-chômage est pleinement entrée en vigueur il y a tout juste un an, et nul ne sait combien de chômeurs elle a pénalisé. Si les chiffres sont invisibles, les conséquences sur la vie des gens sont brutales. Témoignages.
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